Sans réel pouvoir en attendant qu’un successeur lui soit trouvé, le CEO de Symantec, Michael Brown est contraint d’entériner les décisions prises par le bureau du président qui le chapeaute désormais.

Ce dernier vient de décider le lancement d’un plan de restructuration censé faire économiser jusqu’à 400 millions de dollars par an au spécialiste de la sécurité. L’éditeur, qui emploie actuellement 11.000 salariés répartis dans 35 pays, prévoit  le licenciement de 1.200 personnes dans le monde, la fermeture de plusieurs établissements et un changement de modèle économique. Il souhaite en effet passer d’un mode de vente basé sur les licences traditionnelles à un mode d’abonnement cloud. Ce changement devrait permettre de réduire les effectifs et de re-balancer une partie de ceux-ci vers les pays à bas coûts. En 2014, Symantec s’était déjà séparé de 2.000 personnes.

Ce basculement va s’accompagner en 2017 du lancement de nouveaux produits de sécurité unifiée. Sont notamment prévus de nouvelles solutions ATP (Advanced Threat Protection) dotées d’API permettant de les coupler avec des solutions de sécurité des points d’accès d’éditeurs tiers, le lancement d’Unified Endpoint Protection, une offre SaaS de sécurisation et de gestion des points d’accès destinées aux PME, ou encore de Data Center Security Dot Cloud, qui permettra de sécuriser les charges de travail dans Amazon Web Services et Azure Cloud.

Dans une interivew accordée à CRN, Michael Brown a également indiqué que l’éditeur privilégiait dorénavant les partenaires ayant participé au programme de certification Secure One. Par ailleurs, ceux qui se concentrent sur les produits Symantec profiteront de meilleures remises.

Constitué d’Ajei Gopal, Operating Partner du fonds d’investissement Silver Lake qui rejoint l’entreprise en tant que président et directeur des opérations par intérim, du directeur financier Thomas Seifert et du conseiller juridique principal et secrétaire Scott Taylor, le bureau du président a été mis en place « pour faciliter une attention continue sur les priorités stratégiques de la société ». Remercié à cause des mauvais résultats de la société, le CEO Michael Brown demeure en fonction en attendant la désignation de son successeur mais ne jouit plus que d’un pouvoir limité.

Pour le quatrième trimestre de son exercice décalé clos le 1er avril dernier, Symantec a enregistré un chiffre d’affaires de 873 millions de dollars, en recul annuel de 3% et en deçà des prévisions qui s’établissaient dans une fourchette de 885 à 915 millions de dollars. Sur l’ensemble de l’exercice, le chiffre d’affaires a atteint 3,6 milliards de dollars, en baisse de 9%. Le bénéfice GAAP a s’est établi à 2,045 milliards de dollars ou 3,15 dollars par action, contre 176 millions de dollars ou 25 cents par action un an plus tôt. Cette forte progression est due à la vente en début d’année de Veritas à un pool d’investisseurs menés par Carlyle. En termes non-GAAP, le bénéfice est de 147 millions de dollars ou 22 cents par actions, contre 203 millions de dollars ou 29 cents par action un an plus tôt. Les analystes tablaient sur un bénéfice par action non-GAAP de 23 cents.