En avril dernier, Colt cédait son activité Managed Cloud à Getronics, une ancienne filiale de l’opérateur néerlandais KPN désormais propriété de la société d’investissement allemande Aurelius Group et spécialisée dans la gestion du poste de travail. Dans l’Hexagone, cette cession a donné naissance à Connectis France. Rencontre avec son directeur général Francis Weill.

Channelnews : Quel est le secteur d’activité de Connectis France ?

Francis Weill : Au printemps dernier, Colt a vendu son activité Managed Cloud Services à Getronics en Europe. Les plateformes de cloud public et privé, les outils d’administration, les contrats clients, les collaborateurs, tout a basculé au 1er avril. Getronics, c’est 650 millions de chiffre d’affaires, c’est 7.000 personnes, c’est la gestion de 10 millions de postes de travail physiques et virtuels dans 34 pays. De son côté Colt, dont j’étais le directeur des services cloud pour l’Europe, proposait de l’IaaS et du PaaS mais ne montait pas plus haut dans la chaîne de valeur. Aujourd’hui, avec la fusion des deux, avec une offre beaucoup plus large, on retrouve une dynamique technologique innovante.  Nous sommes clairement positionnés sur le cloud mais avec une offre qui intègre le poste de travail.

Qu’est devenu le channel Colt ?

Francis Weill : Nous avons récupéré le channel Colt. Nous avons conservé tous les partenaires qu’il s’agisse d’agents apporteurs d’affaires ou d’intégrateurs. Tous continuent à travailler avec nous de leur plein gré. Aujourd’hui le channel c’est 25% du chiffre d’affaires de Connectis France mais nous avons établi un plan pour passer à 50% d’ici 3 ans au plus tard.  Les agents sont une force de vente externalisée. Ils apportent une affaire et gèrent la relation commerciale mais le client signe avec nous. Nous prenons en charge l’avant-vente, et le support. Nous voulons également recruter des VARs. Nous avons aujourd’hui peu d’expertise dans le poste de travail. Nous cherchons donc des compétences Citrix, VMware… Nous recherchons des intégrateurs du type SQLi, Open…  Pas les plus grands, pas très petits non plus.

Connectis France, c’est combien de partenaires, combien de collaborateurs ?

Francis Weill : C’est une quinzaine de partenaires et une cinquantaine de collaborateurs. A ce propos, nous recrutons en ce moment des architectes, des commerciaux, des consultants pour dynamiser notre présence sur le marché français.

Aujourd’hui les grands acteurs du cloud comme Microsoft ou Amazon ouvrent des datacenters en France. C’est une rude concurrence pour vous.

Francis Weill : C’est surtout embêtant pour un pure player comme OVH, pas pour nous. Notre facteur différenciateur avec un Amazon, c’est notre proximité avec le client, notre expertise. On ne nous attend pas sur le cloud mais sur la connaissance du client, sur la qualité de service. Il y a un prix différent mais le client comprend la valeur que nous lui apportons. Il ne souhaite pas acheter de la puissance de calcul brute. Nous ciblons plutôt les ETI qui recherchent un accompagnement dans la durée. Chez nous un client est souvent géré par un ingénieur qui lui est dédié.

Nos 20 datacenters en Europe, dont 3 en France, intéressent également les clients, tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’entreprises paneuropéennes. Nous sommes les seuls à déployer, à opérer, à gérer une infrastructure identique partout en Europe.  Avec nous, un seul contrat, une seule facture, une seule tête, sans oublier plus de sécurité. Nous venons du monde des telcos, c’est pourquoi nous sommes très sensibles à la sécurité. Cela intéresse les entreprises qui ont des activités web critiques comme l’e-commerce. Comme l’infrastructure nous appartient, nous savons gérer, offrir de la qualité de service, de la redondance.

Nous sommes 14 à 18% plus cher qu’Amazon mais le channel, les clients comprennent cela. Nous avons également un autre avantage sur les grands acteurs américains, c’est que les autorités américaines ne peuvent pas accéder aux données de nos clients. En France, Amazon et Microsoft ont beau être des sociétés de droit français, le Patriot Act s’applique. Le FBI a le droit d’accéder aux données avec pour ces sociétés interdiction de le dire au client.

En tant qu’acteur européen, nous sommes quant à nous en conformité avec chacune des lois et réglementations en Europe. Comme nous répondons à la réglementation de pays comme l’Espagne, l’Italie, la Suisse ou l’Allemagne, qui sont les plus exigeants en la matière, nous sommes au dessus de ce qui est demandé dans les autres pays, notamment en France qui ne se classe que 7ème en termes d’exigences sécuritaires.