Suite à l’annonce du premier Sigfox Maker Tour, nous avons demandé à Thomas Nicholls, executive vice president communications de Sigfox, de faire un point sur l’avancement du marché des objets connectés en France.

Channelnews : Vous lancez votre premier Sigfox Maker Tour en France. De quoi s’agit-il et comment cela va se dérouler ?

Thomas Nicholls : Nous avons monté une équipe chargée de détecter et d’accompagner les développeurs et fabricants des objets connectés d’après-demain. C’est une stratégie de long terme. L’industrie des objets connectés vient à peine de démarrer et la plupart des solutions restent encore à créer. C’est l’objectif de cet événement : susciter des projets en faisant découvrir Sigfox à des startups mais aussi à des développeurs travaillant dans des cellules innovation de PME ou de grands groupes. Les candidats sont invités à participer à un atelier d’une demi-journée au cours de laquelle ils vont apprendre concrètement à développer des solutions compatibles Sigfox. Un kit de développement sera mis à leur disposition et ils seront invités à créer un premier prototype à partir de composants simples de type capteurs de température, GPS, accéléromètres qu’ils devront programmer pour envoyer leurs informations sur le réseau Sigfox et éventuellement exécuter des instructions…

Vous revendiquez à l’heure actuelle 5 millions d’objets enregistrés. C’est objets sont-ils tous connectés ?

Thomas Nicholls : Non il s’agit d’objets pour lesquels nous avons signé un contrat d’abonnement. Mais ils ne sont pas encore tous déployés, ni même commercialisés. Le nombre d’objets activés se compte plutôt en centaines de milliers. Mais la croissance est exponentielle. Ainsi, nous n’avons mis que six mois à passer de 1 million à plus de 5 millions d’objets enregistrés. Et plusieurs milliers de kits de développement sont actuellement utilisés en France.

Les analystes évoquent un marché des objets connectés de 7.000 milliards de dollars à l’horizon 2020. Cela vous semble-t-il plausible ?

Thomas Nicholls : La vérité c’est qu’il est impossible de prévoir l’évolution du marché pour la bonne raison que la plupart des usages des objets connectés n’ont même pas encore été imaginés et qui sont donc difficilement prévisiblesnous avons un clients qui envisage d’équiper les arbres des forêts de capteurs pour détecter les départs de feu. Dès lors qu’une forte variation de température sera détectée, les capteurs mesureront la vitesse et la direction du vent afin de modéliser la propagation du feu et de faciliter l’intervention des pompiers.

Autre cas d’utilisation que personne n’avait prévu : la remontée d’informations sur l’état de configuration des box satellite TV à des fins d’optimisation du support technique.

Il a beaucoup été question ces derniers jours de LoRa, une technologie concurrente de la vôtre, soutenue par les plus grands noms de l’industrie IT. Quelles sont les principales différences entre votre technologie et celle de LoRa ?

Thomas Nicholls : La principale différence entre LoRa et Sigfox, c’est que LoRa est une technologie associée à un protocole, alors que Sigfox est un service de communication vendu par abonnement. Aujourd’hui Sigfox est le seul réseau dédié aux objets connectés déployé et maintenu dans neuf pays. De plus LoRa est une technologie propriétaire dans laquelle les puces radio ne peuvent être fabriquées que par un seul industriel Semtech. À l’inverse, les puces radio compatibles Sigfox peuvent être fabriquées par qui veut. Nous avons aujourd’hui parmi nos partenaires plusieurs fabricants tels Atmel, Texas Instruments, ShootLab ou Telecom Design. Enfin, dernière différence importante, LoRa a plutôt été conçu pour des réseaux privés avec des périmètres réduits et s’avère peu adapté au déploiement de grands réseaux publics, en raison notamment de sensibilité au bruit.