C’est la grande affaire de l’été chez Serians (ex-Burotec). La filiale IT du groupe Konica Minolta vient d’être reconnue par Microsoft comme l’un de ses partenaires Cloud Service Provider (CSP) au 1er juillet. Serians bénéficie de surcroît d’un statut dit first tier l’autorisant à se connecter directement sur les systèmes de commande et de facturation de Microsoft sans passer par un grossiste. « Bien-sûr il a fallu montrer patte blanche et justifier de notre capacité à maîtriser l’intégration de nos propres services autour des offres de l’éditeur, explique Thierry Cattoux, patron de Serians.

Au-delà de sa capacité technique, c’est plus sûrement le potentiel de croissance de Serians que l’éditeur a pris en ligne de compte en lui accordant cette validation first tier. Partenaire de longue date de l’éditeur, Serians a de fait su prendre le train du Cloud en marche, avec 34% de ses ventes Microsoft se concentrant déjà sur ses solutions en ligne. Ce ratio n’était que de 20% l’année dernière.

Une couverture nationale pour Serians

Mais c’est surtout son déploiement national qui impressionne. Hier acteur régional issu du Nord de la France, Serians affiche désormais une couverture nationale avec une dizaine de nouveaux points de présence répartis sur tout le territoire. Rien que sur son exercice 2015 clos fin mars, l’intégrateur dit avoir embauché une cinquantaine de collaborateurs (essentiellement des commerciaux). Et son plan de recrutements pour l’exercice en cours est aussi ambitieux mais avec cette fois principalement des profils d’ingénieurs avant-vente et de chefs de projets en ligne de mire. Alors qu’il comptait moins de 250 collaborateurs en 2012 lors de son rachat par Konica Minolta, il en compte 330 actuellement et espère dépasser les 350 d’ici à la fin de l’année.

Le terreau de cette hyper croissance est bien évidemment l’énorme parc clients ( environ 50.000) que lui a ouvert sa maison mère. Des clients sous contrat coût-à-la-page que le groupe essaye désormais de convertir à ses services IT et, bientôt, à ses services Cloud. Serians met en effet la dernière main à ses packages Cloud pour un lancement officiel à la rentrée. Ils associeront les offres Office 365 avec des services de migration et de support proposés sous la forme d’un loyer mensuel unique. Les clients pourront également souscrire des briques complémentaires de sauvegarde, de PRA et surtout de traitement du document.

Une emphase particulière sur le traitement du document

« De par notre double culture systèmes d’impression et IT, sur laquelle nous avons continué de capitaliser en rejoignant le groupe Konica Minolta, nous avons développé une expertise propre en matière de traitement du document et d’intégration de workflow qui constitue aujourd’hui l’un de nos éléments clés de différenciation par rapport à la concurrence », souligne Thierry Cattoux. À noter qu’après les offres bureautiques en ligne de Microsoft, Serians envisage de relayer de la même manière ses offres CRM online et, suite à l’annonce de la dernière WPC, ERP online.

Ces offres packagées associant les produits cloud Microsoft et ses propres prestations de services ont d’autant plus de chances de s’imposer que les clients du groupe sont habitués à payer des redevances mensuelles ou trimestrielles pour l’utilisation de leurs systèmes d’impression et que Serians, qui est restée une entité juridique autonome, a la légitimité pour les proposer. « Cela fait plus de trente ans que Serians intègre des ERP et réalise des migrations de données, souligne Thierry Cattoux. C’est cette crédibilité acquise dans l’IT et cette reconnaissance du marché que Konica Minolta a su préserver en conservant la marque Serians, et en en faisant la société IT du groupe ».

En tout cas, ce modèle lui réussit plutôt bien. Parti de 22 M€ de facturations IT en 2012 au moment de son rachat, la société a achevé son exercice 2015 sur un chiffre d’affaires de 42,6 M€ et vise 51 M€ pour 2016.