Plus de doutes, le monde des télécoms est le premier secteur à utiliser les avantages de la virtualisation des réseaux, le fameux SDN (Software Defined Network).

À la suite de différentes conférences internationales, comme celles sur Open Stack et sur les réseaux Ethernet métropolitains, il est devenu clair que les plus grands opérateurs veulent faire des économies avec le SDN. Reconfigurer à la volée ses infrastructures pour éviter les embouteillages de gigaoctets de données, isoler du réseau un serveur pour qu’il évite de bombarder de virus ses pairs, pousser des applications sur un datacenter distant afin que ses clients n’aient pas à subir des temps de réponse lamentables, tout cela permet de faire des économies.

Moins d’intervention sur sites

Et ces fonctions seront disponibles avec les nouvelles fonctions virtuelles, les NFV, des fonctions définies par logiciel (SDN) et actionnables sur les équipements à distance. Outre la souplesse du système, l’ingénieur en charge des mises en route n’aura plus à faire des kilomètres à pied ou en voiture pour changer les paramètres du serveur en cause et sera plus vite sur le « chantier » du prochain réseau. Bref, sur le papier, ci-dessous la vision de Nec pour les réseaux d’opérateurs et les entreprises, ils ont tout à gagner du point de vue économique à passer au mode virtualisé. Mais le problème de fond est que si l’on rend virtuels les réseaux, tous leurs accessoires ne peuvent tout de suite se transformer automatiquement.

Il faut donc procéder par étapes, en recyclant au maximum certains vieux logiciels, grâce à des passerelles pas faciles à installer. C’est l’un des constats de pas mal d’intégrateurs, actuellement, qui cherchent à rendre les plates formes d’administration et de facturation aussi fluides et compatibles que possible afin de simplifier les mutations.

La gestion des réseaux, l’OSS/BSS, des opérateurs se transforment

On a tendance à ne voir dans les réseaux que les protocoles d’échanges, mais ceux-ci ne sont que les infrastructures d’ensembles basées sur des dizaines de logiciels. Parmi les erreurs courantes, on confond par exemple SDN avec les fonctions d’OpenFlow, comme si elles étaient un synonyme de SDN, mais OpenFlow n’est seulement qu’un élément dans l’architecture globale du SDN. OpenFlow n’est qu’un standard ouvert pour un protocole de communication qui permet au « panneau de commande » d’interagir avec le plan d’acheminement. Il faut noter qu’OpenFlow n’est pas le seul protocole disponible ou en développement pour le SDN. Pour que l’ensemble soit cohérent, on a aussi besoin d’outils de synchronisation, d’orchestration. Ci-dessous, les différents liens qui existent entre les applications virtualisées, les serveurs et les applications de gestion les OSS (Operations Support Systems) et les BSS (Business Support Systems)

À ce propos, selon le rapport du cabinet d’étude 451 Research intitulé « Orchestration and OSS: Beauty, Meet Beast », la migration vers la technologie SDN/NFV et le cloud, ainsi que la virtualisation du réseau des opérateurs, représentent la tendance la plus susceptible d’entraîner une révision de l’environnement OSS des opérateurs, dans lequel la facturation prend une place prépondérante. « Les opérateurs reconnaissent que le NFV exige une profonde refonte de leurs opérations ; c’est pourquoi ils adoptent les solutions innovantes de certains fournisseurs – nouveaux ou historiques – qui peuvent exploiter l’élasticité dynamique de l’infrastructure NFV, et non pas être bloquées par celle-ci » poursuit Jennifer Clark, vice-présidente de 451 Research. Pour les sociétés de services qui exploiteront ces infrastructures, l’intérêt sera à terme de pouvoir facturer les logiciels à la demande ou à l’utilisation. Il en va de même pour contrôler la puissance des serveurs. Ce besoin de cohésion, mais aussi d’ouverture reposera à court terme sur des programmes spécifiques conçus aussi pour tirer profit des infrastructures SDN. C’est désormais de ce côté qu’il faudra regarder. Cela coûtera et cela coûte déjà cher aux premiers opérateurs qui s’équipent. Mais comme pour le SDS (Software Defined Storage) plus connu que le SDN dans les entreprises, la simplification de l’infrastructure permet de faire des économies sur des équipements spécialisés. Ce que l’on économise sur le matériel, on le dépense sur le soft !

En lisant les différents articles sur le SDN, on se rend compte de la part grandissante des plateformes Open Source pour accompagner la virtualisation des réseaux. Mais qui dit Open Source ne veut pas dire forcément gratuité, il faudra encore pour les opérateurs pouvoir s’offrir du service de développement autour de ses projets pour arriver à ses fins.

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