Encore une très forte croissance en 2012 pour le Pure-player Oracle originaire d’Alsace qui a atteint près de 15 M€ de chiffre d’affaires (+20%). Mais 2013 devrait sonner le début de la diversification.


Spécialiste de la gestion de données en environnement Oracle depuis sa création en 1997, Digora continue année après année de faire des étincelles. Après avoir fait progresser son chiffre d’affaires de 47% en 2011, la société a achevé son exercice 2012 sur une hausse de près de 20% de ses revenus à 14,8 M€, se positionnant au passage dans le top 3 des revendeurs Oracle en France. Mieux, son résultat d’exploitation a plus que quadruplé passant à 675.000 €.

Cette hausse de sa rentabilité s’explique par l’augmentation sensible de ses ventes de licences (+25%), la hausse de son activité infogérance/Cloud (+24%) et un moindre recours à la sous-traitance alors que l’effectif est resté quasiment constant d’une année sur l’autre à 71 personnes (dont une cinquantaine de consultants). Les ventes de licences représentent désormais près de la moitié du chiffre d’affaires tandis que l’activité infogérance/Cloud consititue le premier contributeur de son activité services (avec 28% du CA) devant le conseil et les projets (23%).

Côté licences, le champion Oracle a profité à plein de la stratégie de convergence hard-soft de l’éditeur mise en œuvre suite au rachat de Sun Microsystems. Renaud Riztler, président de Digora, constate ainsi une explosion du marché ODA en France, la déclinaison PME/ETI de sa gamme d’appliances Exadata. Côté infogérance, Digora a recueilli les fruits des investissements R&D consentis pour industrialiser ses process et sa chaîne de surveillance des parcs clients. Moyennant quoi, la société revendique plus de 700 tickets traités par mois avec un délai d’acquitement moyen de moins de 6 minutes.

Pour l’exercice en cours, Renaud Riztler table sur une croissance plus modeste de 10% basée sur une hypothèse de stabilisation du négoce, une croissance de 20% de l’infogérance/Cloud. Cette dernière activité devrait justement bénéficier du décollage de son offre Cloud, lancée en janvier. Depuis cette date, la société est capable de mettre à disposition des services de bases de données (et de serveurs d’application) pour environnements critiques facturées à la semaine ou au mois. Digora espère également bénéficier du lancement imminent par Oracle d’un modèle de licence hébergeur qui permettra de proposer des services Cloud basés sur les technologies Oracle sans que les clients n’aient besoin de se rendent propriétaires des licences.

Digora devrait également avoir finalisé d’ici à la fin de l’année sa première opération de croissance externe. Un projet rendu possible par l’entrée à son capital en juin dernier du fonds Euro Capital, qui a injecté pour 925.000 € d’obligations convertibles. Digora concentre ses recherches sur les sociétés positionnées sur son cœur de marché (les PME de 200 à 5000 salariés) mais spécialisée sur des métiers complémentaires, comme le stockage et la sauvegarde ou les systèmes et la virtualisation. Renaud Riztler envisage au passage de diversifier son catalogue de services en s’ouvrant à de nouveaux partenaires. Déjà certifié VMware Enterprise, Microsoft Gold et Symantec (Netbackup), Digora s’intéresse également au catalogue IBM et à l’offre Hana de SAP, qui pourrait apporter « une vraie synergie » avec son cœur de métier historique : la gestion de données.