De plus en plus d’entreprises sont confrontées aux affres des audits logiciels qui grèvent leurs budgets d’investissement. Une situation d’autant plus pénible qu’elles perdent 20% de leur budget logiciel en dépenses inutiles. Décryptage de Christian Hindré, directeur commercial Europe du spécialiste de la gestion de l’utilisation de logicielsFlexera Software.

Channelnews : Les grandes entreprises se plaignent beaucoup de la politique d’audit agressive des éditeurs. Quelle est l’ampleur exacte du phénomène ?

Christian Hindré : Une enquête d’IDC* réalisée en 2013-2014 auprès de 430 entreprises (dont au moins 60% de plus de 100 M$ de chiffre d’affaires) montre que les deux tiers des entreprises interrogées avaient fait l’objet d’au moins un audit logiciel au cours des 18 à 24 derniers mois (la proportion monte à plus de 70% pour les entreprises de plus de 100 M$ de CA). Un audit qui s’est soldé par un redressement pour 56% de ces entreprises contrôlées. Les éditeurs les plus zélés sont dans l’ordre Microsoft (58% des cas), Adobe (29%), IBM (23%) et Oracle (21%). Il faut savoir que pour certains éditeurs comme Oracle, les audits représentent désormais plus de 50% de leurs revenus licence. Et plus la croissance desdits éditeurs ralentit, plus les audits ont tendance à redoubler et à s’orienter vers de plus petites entreprises.

Comment se fait-il que la proportion des entreprises redressées soit si élevée ?

Christian Hindré : Pour la plupart d’entre elles, ce n’est pas une volonté de tricher mais c’est dû à une méconnaissance de ce qu’elles utilisent réellement. Si l’on se penche sur le cas d’Oracle, par exemple, les licences ne sont limitées par aucune clé de protection. Dès lors, sans règles de suivi précises, on n’a aucune conscience de ce qu’on utilise vraiment et on tombe rapidement dans ce qu’on appelle une situation de sous-couverture. Une brèche dans laquelle s’engouffrent les éditeurs.

Quel conseil donneriez-vous aux prestataires IT de ces sociétés pour prévenir ces redressements ?

Christian Hindré : Je leur conseillerais de mettre en place un système de mesure continue, tel que celui que propose Flexera, capable de garantir la conformité de l’entreprise vis-à-vis de la politique de licences des éditeurs. La mesure continue consiste à faire le rapprochement à tout instant entre ce qui est réellement utilisé et ce qui est effectivement acheté. Cela permet de détecter la sous-couverture mais également le surachat. Car autant les entreprises sur-consomment parfois, autant elles n’utilisent bien souvent pas tout ce qu’elles achètent. On estime que 20% de la dépense logicielle est ainsi gaspillée. Connaître sa position continue est source d’économies importantes.

Quels sont les points forts de votre offre d’optimisation de licences logicielles et à quelle taille de clients s’adresse-t-elle ?

Christian Hindré : La force de notre outil, c’est qu’il est automatiquement reconnu par Oracle, IBM et SAP. Nous sommes par exemple LMS Verified Oracle et substituable à l’ILMT d’IBM pour le reporting. En cas d’audit, nos rapports font foi. En dessous de 4.000 à 5.000 postes, il est difficile de justifier un outil automatisé comme le nôtre.

Il y a trois ans, à votre arrivée au poste de directeur commercial Europe, vous annonciez vouloir recruter des partenaires services managés en France. Y êtes-vous parvenu ?

Christian Hindré : Nous avons signé des partenariats avec des sociétés de conseil telles que Sia Partner, Anetis et, dernièrement, Elée, qui ont développé des activités de gestion d’actifs logiciels et qui s’appuient sur notre solution pour leurs prestations de suivi de parc et de réconcialiation. On travaille également avec Softline, avec qui nous avons signé un contrat de revente. Enfin, nous avons des relations rapprochées avec KPMG et Deloitte, qui ont également des practices gestion d’actifs logiciels.

Comment se porte Flexera en France ?

Christian Hindré : L’équipe est passée en trois ans de 2 à 12 personnes. L’activité optimisation de licences enregistre une croissance très forte, supérieure à celle déjà élevée – 30% – qu’enregistre Flexera à l’échelle mondiale.

*Sponsorisée par Flexera Software