La semaine dernière, on apprenait que Zimbra venait de changer d’actionnaire pour la quatrième fois en huit ans. Nous avons demandé au DG de l’un de ses premiers intégrateurs français son décryptage.

Channelnews : Pourquoi Zimbra a de nouveau changé de mains, deux ans après son rachat par Telligent ? Ce dernier a-t-il échoué à intégrer son acquisition ?

DG intégrateur : Clairement oui. L’ambition était de proposer une solution collaborative « All-in-one » intégrant messagerie, agenda, réseau social d’entreprise (RSE), portail, drive, etc. Mais la mayonnaise n’a pas pris entre le RSE Telligent et la messagerie Zimbra. Les causes en sont essentiellement humaines, à mon sens. La dynamique de départ s’est diluée dans les problématiques d’organisation et de fusion. Les deux équipes travaillaient historiquement de manière très différente, sur des technologies différentes (open source d’un côté, .Net de l’autre) et pour des clients différents (un petit nombre de gros clients nord-américains pour le premier, un grand nombre de clients de taille très variable répartis dans le monde entier pour le second). In fine, la branche RSE, c’est à dire l’activité historique de Telligent, a été rachetée par Verint. Mais celui-ci n’était pas intéressé par la partie messagerie. D’où la vente de Zimbra à Synacor.

Ces difficultés ont-elles eu des conséquences sur le business ?

DG intégrateur : Du point de vue des ventes, cela n’a aucun impact sur la société que je dirige, puisque nous allons enregistrer cette année une croissance de 25%. Cela n’a pas non plus ralenti Zimbra, qui est sur le point de sortir une nouvelle version. Celle-ci embarquera notamment une application de synchronisation mobile (permettant de s’affranchir d’ActiveSync et de la redevance Microsoft) et une nouvelle approche de mises à jour par package.

Mais vous ne craignez pas que ce énième rachat soit préjudiciable à Zimbra ?

DG intégrateur : Au contraire. Les équipes s’étaient dispersées sur beaucoup trop de projets (RSE, Portail, SSO, etc.), et avaient besoin de se recentrer sur le coeur de métier, la messagerie. Tous les éditeurs passent par des phases d’expérimentation de nouvelles directions techniques et stratégiques, avant de revenir aux fondamentaux, en ayant intégré cette expérience pour produire des évolutions réfléchies. Zimbra est sur la voie d’un développement sain, avec de vraies nouveautés qui se profilent : apps mobiles et drive intégré.