A l’occasion de la présentation des résultats trimestriels de la société, les dirigeants d’Oracle – Mark Hurd, Safra Catz et Larry Ellison – ont annoncé et répété à l’envi les fabuleux résultats obtenus par le cloud chez l’éditeur.  Maltraitant à l’occasion les chiffres pour faire encore meilleure impression. La croissance du cloud atteignait ainsi 72% dans la bouche de Mark Hurd et 62% si l’on se réfère au document transmis à la SEC. De même, à la place des 86% de croissance du SaaS et du Paas annoncés par le co-CEO on découvre dans le bilan un pourtant très honorable +73%.

Ces chiffres n’impressionnent apparemment pas le cabinet Samadhi Partners Equity Research qui s’inquiète de l’avenir de la base de données SQL, laquelle  est avec 67% du chiffre d’affaires la principale contributrice aux revenus de l’éditeur. Dans une note publiée sur le site Seeking Alpha, trois associés du cabinet, John Freeman, Fred McClimans et Zach Mitchell, indiquent qu’une bonne partie de la croissance du cloud est générée par Netsuite (58% selon eux). « Nous ne pensons pas qu’il est mauvais d’acquérir de la croissance. Nous voulons simplement que les investisseurs sachent d’où provient cette croissance. De plus, les gains du cloud sont quasiment effacés par les revenus de l’offre on-premise, qui représentent 67,5% du chiffre d’affaires d’Oracle mais ont reculé de 2,7%. Nous ne sommes pas des buveurs de Kool Aid (ndlr : une marque de boisson sucrée et artificiellement aromatisée) ».

Les analystes estiment que la base de données Oracle « est du mauvais côté de la loi de Moore ». « Nous anticipons une contraction de ce produit au cours des prochaines années lorsque les entreprises continueront de se sevrer des produits historiques d’Oracle. Nous estimons que le basculement d’Oracle vers le cloud est trop faible et intervient trop tard. Il est mis en évidence par l’acquisition hâtive de Netsuite en juillet dernier, qui permet de combler la baisse des revenus sans toutefois offrir un point d’inflexion pour une nouvelle croissance du chiffre d’affaires », poursuivent les auteurs de la note.

Ces derniers estiment par ailleurs que la hausse du dividende trimestriel (qui passe de 0,15 à 0,19 dollar par action) annoncée par les dirigeants d’Oracle sert à apaiser les actionnaires, une stratégie que la direction ne pourra pas poursuivre sur le long terme.