Avec une progression de 20% de son chiffre d’affaires 2009, le cabinet conseil en systèmes d’information se démarque de ses concurrents. Son président du directoire, François Hisquin, nous explique pourquoi.

Channelnews : Une augmentation de 20% du CA à 15,4 millions d’euros, une marge nette de 6,1% et un bénéfice net de 0,94 millions d’euros, voilà qui n’est pas banal par les temps qui courent.


François Hisquin : Nous avons pris nos dispositions à la fin de l’année 2008 pour prévenir la crise et nous positionner sur des projets stratégiques à haute valeur ajoutée. Quand on regarde les budgets informatiques des entreprises, on s’aperçoit qu’il y a moins de coupe pour ce type de projets. La crise provoque des restructurations nécessitant une réorganisation des systèmes informatiques, des contrôles renforcés au niveau des systèmes de gestion des risques. Certaines industries doivent par exemple revoir leur système d’information en vue de mieux écouler leurs stocks. Nous avons la chance de ne pas nous inscrire dans des cycles à moyen ou long terme mais bien dans des cycles à ROI rapide qui ne respectent pas les process habituels. Il n’y a pas de cahier des charges, de recherche d’un partenaire. Nous nous inscrivons dans une méthodologie Agile, avec des cycles plus courts, suivis d’une amélioration des projets mois par mois.

Il y a une autre raison pour laquelle la crise n’a pas eu un impact violent sur nous. Les clients que nous avons nous font confiance. Par ailleurs nous avons un volet de nouveaux clients qui nous permettent de résister à la pression exercée sur les prix par nos clients habituels. Pour maintenir des prix honnêtes pour nous, il faut une rotation de la clientèle. Nous souffrons donc moins que les autres cabinets qui n’ont pas une approche aussi pragmatique. Nous ne sur-vendons pas et nos projets ont une visibilité rapide. Le Syntec annonce pour 2009 une activité en recul de 6% pour le secteur, les filiales des grands groupes sont quant à elles plus proches des 20% de baisse.

Comment voyez-vous l’année 2010 ?


François Hisquin : le contexte est le même. Il n’y a pas de redécollage particulier à prévoir. Quelques budgets informatiques bénéficient de fortes hausses mais on en voit aussi à la baisse. Nous bénéficierons encore d’une belle croissance mais rien ne dit qu’elle sera au niveau de 2009.

Vous avez du cash flow et pas de dettes. Envisagez-vous des opérations de croissance externe ?


François Hisquin : Nous avons regardé il y a un an ou deux ce qu’il y avait sur le marché. Nous avons trouvé peu de sociétés qui nous ressemblaient et celles qui nous intéressaient n’étaient pas à vendre. Aujourd’hui, il y a peu de chances de faire une bonne affaire. Nous préférons nous concentrer sur la croissance organique de la société.