Nouvel actionnaire en juillet 2015, nouvelle équipe de direction en septembre 2015, nouveau système d’information (en cours d’implémentation)… En 18 mois, beaucoup de choses ont changé pour l’opérateur alternatif. Mais la principale évolution concerne probablement son marché, avec la montée en puissance rapide des offres de fibre mutualisée d’Orange. Des offres proposées à prix fracassés : autour de 40 € par mois pour du 100 Mb/s en débit descendant et montant, avec lesquelles les opérateurs alternatifs comme Nerim ne peuvent pas lutter. Si Orange leur permet bien de relayer ses offres fibre en marque blanche, il refuse de leur fournir une offre de gros, comme l’Arcep l’y a contraint pour le réseau ADSL. Une politique qui pourrait à terme remettre en question la survie même de ces opérateurs alternatifs, expose Guillaume Prince-Labille, directeur commercial et marketing de Nerim.

Dans ce contexte instable, Nerim a toutefois réussi à éviter les vents contraires en maintenant son chiffre d’affaires stable autour de 35 M€ sur son exercice 2016. Un résultat acquis notamment grâce à son virage vers la vente d’architectures télécoms sur-mesure. Mettant à profit son expertise dans la collecte Internet, la téléphonie IP et l’hébergement, l’opérateur propose à ses partenaires de réunir ces savoir-faire pour leur bâtir leur propre infrastructure télécoms et en assurer l’infogérance.

Mais après cette année de transition, Nerim compte bien reprendre le chemin de la croissance organique cette année. L’opérateur mise notamment sur Pro Max, une offre très haut débit à prix agressif basée sur le réseau FTTLA de SFR (ex-Numéricable) lancée début mars à l’intention de ses revendeurs. Son offre Pro Max à 500 Mbps en débit descendant et 50 Mbps en débit montant est ainsi positionnée à moins de 100 €.

L’opérateur mise également sur la refonte de son ERP. Le mois prochain, l’opérateur basculera d’une solution interne développée sur la base de composants open source vers une solution SAP ByDesign. Une migration qui devrait lui faire gagner en puissance de feu et en réactivité dans la gestion de ses centaines de références produits. En parallèle, Nerim a recruté une nouvelle équipe informatique chargée de développer de nouveaux outils à destination des partenaires afin de les rendre plus autonomes dans le provisionning, la configuration et la gestion de leurs services. Enfin, l’opérateur prépare une nouvelle infrastructure cloud basée sur la pile OpenStack censée lui permettre de proposer des services de type Cloud public.

Nerim espère ainsi s’assurer 3% à 5% de croissance cette année, sachant que la société est également en quête d’opportunités de croissance externe.