Neos-SDI est une SSII spécialisée dans l’intégration de solutions Microsoft dont le chiffre d’affaires a progressé de 27% en 2009. Son PDG, Stéphane Bennour, nous explique les raisons de ce succès.

 

 

Channelnews : Avec 11,8 millions d’euros, votre chiffre d’affaires prévisionnel 2009 est en hausse de 27%. Cela paraît être un exploit par temps de crise.


Stéphane Bennour : Neos est un projet d’entreprise qui a démarré en 2001. De 2001 à 2008 nous avons posé des jalons. Il y a notamment eu pendant les années 2006, 2007 et 2008 de grosses restructurations : une croissance externe avec le rachat de la société BDPMH, la création de pôles d’activités, l’ouverture de l’agence de Lyon et d’un centre de services à Dijon. En 2009, nous avons bénéficié de cette croissance embarquée.

D’autre part, nous avons 5 fronts : Dijon, Lyon et Paris, ce dernier se divise en 3 pôles d’activités : « applications », « décisionnel » et « infrastructures ». Ces structures représentent entre 1,3 million et 1,5 million de chiffres d’affaires. On peut avoir avec elles une véritable stratégie de croissance.


Quelles sont les pôles les plus rentables ?


Stéphane Bennour : Les pôles « décisionnel » et « infrastructures » tirent principalement la croissance. Le pôle « applications » connaît une progression moindre car il y a eu moins de projets. Cependant on constate une forte demande pour ces activités aujourd’hui.

Je voudrais également évoquer d’autres facteurs qui expliquent notre progression.

Le fait que nous soyons une petite SSII a ainsi joué en notre faveur. Les clients ont réduit leurs principaux budgets. Ces gros budgets ne concernaient pas des sociétés comme la nôtre. Je lisais d’ailleurs récemment sur votre site que les petites sociétés ont mieux résisté.

Nous avons enfin profité de la maturité de l’offre de Microsoft. A titre d’exemple, les produits infrastructures autour de System Center n’existaient pas il y a 2 ans. C’est la même chose avec la virtualisation qui est arrivée avec Windows Server 2008. Hyper-V est aujourd’hui un axe de développement. Nous tirons profit de ces nouveaux produits. Nous traitons désormais beaucoup de projets infrastructures avec Microsoft.

Du fait de la croissance de nos effectifs, nous avons actuellement une capacité de production qui nous permet d’espérer une belle croissance en 2010. La sortie de nouveaux produits couplée à nos investissements nous permettra d’occuper nos équipes.


Quels sont vos principaux projets pour 2010 ?


Stéphane Bennour : Nous allons recruter 65 personnes, beaucoup d’experts, de spécialistes seniors. Notre effectif va franchir le cap des 200 personnes. Nous renforçons nos équipes marketing et communications ainsi que nos équipes commerciales, ce qui permettra une croissance organique. Nous espérons d’ailleurs dépasser les 17 millions de chiffre d’affaires. Nous allons également mettre en place un pôle innovations. Nous maîtrisons l’ensemble des technologies Microsoft en avance de phase telles que Windows 7, le touch, la mobilité, la virtualisation. Aujourd’hui nous souhaitons accompagner nos clients autour de l’innovation à travers des laboratoires, afin de montrer les usages de ces technologies adaptés au métier du client, puis passer à une phase de modélisation, de prototypage. Nous pouvons ainsi montrer comment articuler les échanges avec le client autour des produits de luxe, des produits financiers, installer des bornes interactives dans les points de vente, montrer les usages des terminaux mobiles etc.

Envisagez-vous des opérations de croissance externe ?


Stéphane Bennour : Les acquisitions de sociétés constituent un autre axe de croissance possible. C’est pourquoi nous restons en veille. Il y a différents types d’entreprise qui nous intéressent. Il y a d’abord celles qui nous permettent de renforcer nos métiers actuels. Il y a ensuite celles qui ont des métiers connexes au nôtres, comme la formation et le support. Nous pouvons également rechercher des structures actives sur des secteurs géographiques où nous ne sommes pas présents. Nous pouvons aujourd’hui envisager une ou deux opérations qui nous permettraient d’aller au-delà des 17 millions d’euros de chiffre d’affaires prévus.

Cela dit, avec 17 millions, nous restons dans le trio de tête des spécialistes Microsoft en France.

Quels sont les domaines d’activités qui décollent actuellement ?


Stéphane Bennour : Ce qui redémarre, ce sont les applications qui intègrent le touch sur Windows 7 pour améliorer la productivité, ou le data mining. Du côté des infrastructures, ce sont la virtualisation et les nouvelles technologies qui tirent l’activité; Le gros des troupes n’est pas positionné sur ces nouvelles technologies. Pourtant il n’y aura pas de reprise forte sur le marché IT en 2010 en dehors de tout ce qui touche à l’innovation.

Hier les entreprises demandaient des prototypes pour voir, aujourd’hui elles demandent des applications réelles. C’est une demande nécessaire car il faut avoir du recul sur les usages possibles.

Le client ne vient pas avec une idée préconçue. Il faut lui démontrer que les nouveaux usages améliorent la productivité de son entreprise ou lui permettent d’être différent de ses concurrents. Par exemple peu de gens utilisent un écran tactile en dehors de l’iPhone ou du HTC. Ils ne se rendent pas compte de ce que sont les applications de gestion bâties autour de cette technologie.

La croissance externe n’est pas une certitude, car il faut pour cela des opportunités, que les désirs des acheteurs et des vendeurs coïncident. Ce qui est plus cartésien c’est la croissance organique, même basée sur la nouveauté.