Le départ surprise du PDG Michel Paulin il y a deux semaines avait fait réagir aussitôt les élus représentants du personnel au CCE de SFR. « Les élus constatent avec stupéfaction le départ de Michel Paulin qui portait un projet ambitieux pour SFR et qui a toujours eu le souci du partage de l’information et du respect de la parole donnée dans le cadre d’un dialogue social rugueux mais toujours respectueux », expliquaient les syndicalistes dans un document de deux pages reflétant les inquiétudes des salariés quant à l’avenir de l’opérateur. Ils regrettaient également que l’annonce officielle du « nouveau duo de management » de l’opérateur, à savoir Michel Combes et Alain Weill, faisait l’impasse sur le rôle décisionnel de l’homme d’affaires et co-actionnaire d’Altice, Armando Pereira. « Il appartient à la nouvelle présidence de l’entreprise de présenter les attributions opérationnelles de cet actionnaire minoritaire dans la gestion de l’entreprise, il est en effet intolérable qu’une partie de la stratégie et des relations avec les équipes soient établies par un homme dont les représentants du personnel ne connaissent ni le statut ni les fonctions opérationnelles », écrivaient-ils. Les voici à présent exaucés. Selon un courriel envoyé par Michel Combes aux salariés et qu’a pu consulter l’AFP, Armando Pereira occupe désormais le poste de directeur général délégué du pôle télécoms de SFR, en charge des opérations. Un poste qui risque d’ailleurs de faire de l’ombre à Michel Combes. Ce sixième dirigeant de l’opérateur en cinq ans – et dont la mission est semble-t-il transitoire – est notamment en charge du déploiement de la fibre optique sur 100% du territoire, une des promesses faites par l’opérateur au cours de l’été. Une promesse jugée par beaucoup irréaliste.

Autodidacte arrivé en France à l’âge de 14 ans, Armando Pereira participe au développement d’Altice depuis 2002. Il est actionnaire à hauteur de 20% du groupe de Patrick Drahi.