Ce n’est qu’une expérimentation menée à partir d’aujourd’hui dans la région Hauts-de-France, mais dès le mois d’octobre, les victimes de cyberattaques, particuliers, collectivités territoriales et TPE/PME de l’Hexagone auront à leur disposition une plateforme destinée à les secourir. Développé par L’Anssi (Agence Nationale de la Sécurité de l’Information), le ministère de l’Intérieur et le secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale, le site www.cybermalveillance.gouv.fr les mettra en relation avec des prestataires de proximité susceptibles de restaurer leurs systèmes informatiques grâce à un parcours d’accompagnement permettant d’identifier le type d’incident dont ils sont victimes. Ils seront également mis en relation avec un service existant susceptible de les aider à résoudre leur problème (signal spam, net écoute…). Les informations recueillies par la plateforme serviront ensuite à la mise en place d’un observatoire des menaces numériques destiné à anticiper les risques.

Les prestataires – qui seront notés par les utilisateurs – peuvent dès à présent s’inscrire sur le site. Ils doivent s’engager à respecter les bonnes pratiques commerciales, à conserver les éléments de preuve technique pouvant servir à un éventuel dépôt de plainte par la victime et à remonter les éléments techniques anonymisés recueillis pour enrichir l’observatoire des menaces. En cas de non-respect de la charte ils pourront être radiés temporairement ou définitivement du dispositif.

Dès aujourd’hui, les internautes peuvent consulter des vidéos destinées à les sensibiliser à la sécurité (rançongiciels, code de sécurité des téléphones mobiles, nécessité de mots de passe différents…).

Pour remplir ces missions un groupement d’intérêt public (GIP) a été constitué, regroupant des acteurs publics et privés qui s’impliquent dans le dispositif. On y trouve le Syntec numérique, la Fédération Entreprises du Bureau et du Numérique (Eben), le Cinov-IT, le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL) mais aussi la Fédération Française de l’Assurance, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) ou encore l’association e-Enfance. Ce GIP pourra accueillir de nouveaux membres en janvier 2018, après la phase expérimentale. Regroupant 8 collaborateurs (l’objectif cible est de 25 à 30 personnes), il dispose d’un budget de 1 million d’euros accordé par l’Anssi. Ce budget devrait être porté à environ 2,5 millions d’euros en 2019, dont 25% de subventions publiques, le reste étant à charge du privé.