L’éditeur de solutions ERP pour les PME industrielles est passé sous le contrôle majoritaire de ses salariés via une holding. Le fondateur de la société, Jean-Marie Vigroux, nous en donne les raisons.

 

Vous venez de créer une holding qui coiffe Sylob et dans laquelle les salariés sont majoritaires. Pourquoi ?


Jean-Marie Vigroux : Créée il y a un peu plus de 18 ans, Sylob s’est développée petit à petit. Il y a 4 ans nous avons décidé de faire entrer des partenaires financiers pour poursuivre notre programme de R&D et notre développement commercial.

Il y a un an, avec ma collaboratrice Sylvie Salvan, nous nous sommes interrogés sur le futur de la société. Nous nous sommes dit que le meilleur moyen de la pérenniser était de reprendre les participations des investisseurs à travers une nouvelle structure financière dans laquelle les salariés détiendraient la majorité.

Il y a 2 groupes de salariés actionnaires. Le premier est constitué de 4 personnes qui détiennent 41% de Sylob Holding. Ce sont la présidente de Sylob, Sylvie Salvan, la directrice marketing, Florence Piton, le directeur technique, Philippe Dupré et Valérie Campitrous, responsable clients. Ces personnes se sont endettées pour cela. Il y a ensuite 53 autres salariés qui possèdent 23% de la holding et moi qui en détient 36%. Quant à la holding, elle détient 81% du capital, le reste étant partagé entre moi, pour un tiers, et des amis.


C’est une succession en douceur ?


Jean-Marie Vigroux : Je vais bientôt avoir 55 ans. Je souhaitais pérenniser les structures de la société en rachetant les participations extérieures afin qu’on ne soit pas obligé de céder l’entreprise dans 2 ou 3 ans. Ce montage permet également de préparer ma succession. Je vais rester encore 10 ans dans l’entreprise. Cela permettra à Sylvie Salvan d’en prendre doucement la direction.

Pourquoi ne pas rechercher un repreneur qui vous rachète l’entreprise en payant cash ?


Jean-Marie Vigroux : Dans notre métier, les entreprises sont souvent reprises pour leur parc clientèle. On ne peut donc pas assurer aux clients que les produits développés seront bien maintenus. Et puis cela pose un problème vis-à-vis des salariés. Il est sûr qu’une partie d’entre eux ferait les frais d’un rachat.


Quel est le bulletin de santé de l’entreprise aujourd’hui ?


Jean-Marie Vigroux : Nous clôturons notre année au 30 juin. En 2009 nous avons eu une croissance d’environ 10%. Pour l’exercice actuel, la tendance est la même. On fera même peut-être un peu plus.

Pendant la période septembre-novembre nous avions le sentiment qu’il y avait moins de projets dans les tuyaux. C’est reparti en décembre, ce qui nous permet d’être optimiste.

Combien de salariés aujourd’hui ?


Jean-Marie Vigroux : Il y a 80 personnes répartis à Albi et dans le reste de la France. Nous avons un établissement près d’Angers et des collaborateurs en home office. Nous avons également deux distributeurs en Suisse, un au Canada, un en Algérie et un au Maroc.

En dehors de l’étranger, vous vous appuyez sur des partenaires ?


Jean-Marie Vigroux : Nous travaillons avec des apporteurs d’affaires. Pour le reste, nous assurons nous-mêmes l’intégration de nos produits.

Des projets dans l’immédiat ?


Jean-Marie Vigroux : Le poste R&D représente 25% de nos effectifs. Nous faisons évoluer nos produits en permanence. Nous avons réussi des challenges en 2006 avec Sylob 1 et Sylob 5.

Comment se développe le mode SaaS ?


Jean-Marie Vigroux : Cela commence un peu. Toutefois, il est clair que dans le domaine des PME, il n’y a pas beaucoup de demande. Les clients ont peur de la stabilité des réseaux et s’inquiètent de la sécurisation de leurs données; En revanche, c’est plus courant au Canada.