SFR, désormais contrôlé par Numericable, ne respecterait pas l’accord signé en 2010 avec Bouygues Télécom concernant le déploiement de la fibre. C’est ce qu’estime ce dernier qui a porté plainte auprès de l’Autorité de la concurrence, laquelle s’est saisie d’office  » afin de vérifier les conditions d’exécution des engagements pris par Numéricable sur le déploiement de la fibre lors du rachat de SFR « , ainsi que le précise un communiqué de la rue de l’Echelle.

SFR et Bouygues avaient conclu en 2010 un accord de co-investissement afin de déployer et raccorder aux immeubles de la fibre optique dans certaines communes des zones très denses.  Aux termes de cet accord, SFR s’était engagé à déployer le réseau, Bouygues Télécom participant financièrement à l’opération.

Le 30 septembre 2014, l’Autorité autorisait le rachat de SFR par Numericable, filiale du groupe Altice, à condition notamment que ce déploiement ne soit pas freiné par le nouveau propriétaire. Celui-ci  s’était alors engagé à réaliser le raccordement des bâtiments dans un délai de deux ans pour les points de mutualisation existant avant l’acquisition et dans un délai de 3 mois à partir de la demande de Bouygues Telecom pour les points de mutualisation livrés après l’opération. Numericable s’était par ailleurs engagé à assurer la maintenance des infrastructures dans des «  conditions transparentes et non-discriminatoires « .

Or selon Bouygues, le rythme des raccordements s’est fort ralenti depuis le 30 octobre 2014 au point de mettre en péril le respects des obligations. L’Autorité va donc vérifier le groupe de Patrick Drahi respecte ses engagements. Elle précise dans son communiqué que sa décision  » ne préjuge en rien des suites qui pourraient être données par l’Autorité, en fonction des pouvoirs que lui donnent les textes en matière de contrôle des concentrations « .