Quatre mois après l’arrivée de Jean-Maurice Fritsch à la tête du directoire de l’intégrateur réseaux & télécom Nextiraone, des changements sont déjà perceptibles. Première évolution majeure : le départ annoncé de Philippe Hedde, DG depuis 6 ans. Il avait pourtant été confirmé à ses fonctions lors de la nomination de Jean-Maurice Fritsch. Il restera néanmoins encore plusieurs semaines au côté de ce dernier pour assurer la transition. Il n’a pas de successeur désigné, ses prérogatives étant a priori réparties entre Jean-Maurice Fritsch et Frédéric Noël, directeur général en charge des opérations.

Deuxième initiative, la création d’une filiale spécialisée dans la sécurité, baptisée NXO Security. Placée sous la direction d’Emmanuel Kapferer, ex-patron de la division datacenter Cloud et sécurité de SFR Business Services (ex-Telindus), qui a rejoint Nextiraone fin avril, cette filiale regroupe les différentes ressources du groupe impliquées dans la sécurité, soit une vingtaine de collaborateurs. « L’objectif c’est de développer rapidement cette activité en continuant d’une part d’assurer le volet sécurité des grands projets infrastructures et réseau & télécom confiés au groupe mais également en se positionnant comme un spécialiste de la sécurité capable d’accompagner les clients sur l’ensemble de leurs problématiques de sécurité », explique Jean-Maurice Fritsch.

Nextiraone se positionne en spécialiste de la sécurité

Nextiraone entend ainsi fournir une gamme complète de prestations allant de la conception des architectures de sécurité à leur exploitation, quitte à faire appel à des partenaires sur certaines expertises pour lesquelles il ne dispose pas encore de la compétence en interne. C’est le cas par exemple pour les tests d’intrusion la supervision externalisée de la sécurité (SOC). « Ces sujets sont devenus extrêmement prépondérants dans l’IT et le sont de plus en plus dans les réseaux et les télécom, notamment avec le Cloud et les objets connectés, justifie Jean-Maurice Fritsch. Tous les grands intégrateurs réseaux investissent dans ce domaine. On l’a vu encore récemment avec le rachat de Lexsi par Orange. On ne peut pas ne pas être en pointe sur ce sujet. »

Outre la sécurité, Nextiraone met l’accent sur les communications unifiées. En complément de l’offre Alcatel OpenTouch Enterprise Cloud qu’il réserve à ses clients grands comptes, l’intégrateur vient de référencer l’offre SaaS de BroadSoft à l’usage des PME de moins de 300 personnes. Une offre qu’il propose sous forme de solution complète en association avec son service opérateur maison adossé à son réseau mutualisé WAN, lancé il y a un an. L’intégrateur espère convaincre plusieurs dizaines de clients de souscrire à cette offre d’ici à la fin de l’année.

Dernière évolution en date : le changement de son identité visuelle. S’il conserve son nom, l’intégrateur le surmonte désormais des lettres NXO, qui marque sa volonté de rajeunir son image et son entrée dans une nouvelle ère.

Une activité et des effectifs stables

Malgré un exercice 2015 marqué par sa mise en redressement judiciaire et sa reprise en juin en plan de cession par Butler Industries, Nextiraone est semble-t-il parvenu à se relancer sans perte d’activité excessive, ni hémorragie des effectifs. L’intégrateur ne divulgue pas son chiffre d’affaires du second semestre 2015 (premier semestre du nouveau Nextiraone) mais Jean-Maurice Fritsch assure que l’activité s’est bien portée, que l’effectif est resté stable autour de 1.300 personnes et que le résultat d’exploitation a été positif. Cette stabilité de l’activité et de l’effectif nous a été confirmée par une source syndicale. Côté fournisseurs, après une période d’attentisme, les relations sont progressivement revenues à la normale, à quelques exceptions près, se félicite Jean-Maurice Fritsch. Une normalisation à mettre au bilan de Philippe Hedde et du plan de reprise concocté et exécuté par Butler Industries.

L’objectif à court terme de Jean-Maurice Fritsch est de remettre la société sur le chemin de la croissance et monter rapidement à un résultat d’exploitation de 5 à 6% du CA.