Trop associée à son activité sécurité, la marque Intrinsec s’efface au profit de la marque Cloud Temple pour les activités cloud du groupe Dragonfly (ex-Intrinsec). Julien Cyr, directeur de la communication de l’hébergeur-infogéreur nous explique les ressorts de cette initiative.

Channelnews : Après s’être rebaptisé Dragonfly il y a quelques semaines, le groupe Intrinsec communique désormais sur son activité Cloud Temple. Quelle est la raison d’être de cette activité et que recoupe-t-elle ?

Julien Cyr : Cloud Temple regroupe toutes les activités cloud, hébergement et infogérance du groupe Intrinsec. C’est à l’origine une marque mais le groupe est en train d’en faire une filiale à part entière. Car il y avait une confusion dans le message qui était envoyé au marché. Intrinsec, qui était à l’origine un cabinet de conseil en sécurité des systèmes d’information, est connu pour cette activité mais ne l’est pas pour son activité cloud qui pèse pourtant 32 M€ de ses 37 M€ de chiffre d’affaires (et plus de 200 collaborateurs sur son effectif de plus de 300). Cela fait d’Intrinsec le deuxième acteur IaaS du marché, derrière OVH mais devant Amazon. Il était donc nécessaire de créer une autre image. D’où le regroupement des activités cloud dans une entité distincte bénéficiant de ses propres moyens de communication avec comme objectif de développer sa notoriété. Intrinsec restera l’entité sécurité du groupe. Quant à la marque Dragonfly, qui n’a pas vocation à être mise en avant, elle désigne la holding du groupe.

Quand sera finalisée cette entité Cloud Temple et qui va en prendre la direction ?

Julien Cyr : L’entité juridique sera finalisée d’ici la fin de l’année. C’est Franck Dubray, actuel PDG du groupe qui en assurera la présidence, secondé par trois directeurs généraux délégués: Pierre Schaller, directeur général délégué d’Intrinsec depuis janvier 2015, sera en charge du commerce, du marketing et de la communication ; Xavier Deweer sera en charge de l’infogérance et Jean-Michel Dussoux prendra la direction technique et innovation.

Comment comptez-vous développer la notoriété de la marque ?

Julien Cyr : Nous avons commencé par mettre en ligne un site web il y a un mois et demi. Mais l’essentiel de notre effort de communication va porter sur un l’organisation d’un cycle de conférences qui se tiendra tous les midis dans nos locaux. Nous venons d’inaugurer une salle de 250 m2, baptisée le lounge, équipée pour streamer en direct ces conférences sur notre chaine Youtube. Ces conférences font intervenir chaque jour un intervenant différent (interne ou externe) sur des thématiques liées à notre métier. Nous nous positionnons comme pourvoyeur de contenus d’experts et d’informations métiers et nous voulons être reconnus pour cette expertise.

Ce cycle de conférence a-t-il commencé et quels sont les premiers thèmes ?

Julien Cyr : Oui, nous avons commencé le 1er juin. La première conférence a été consacrée à la naissance du groupe Dragonfly, la seconde (hier) à la réalité augmentée et celle d’aujourd’hui à Cisco UCS. Lundi, nous parlerons de Docker. Nous ferons une pause durant l’été mais les conférences reprendront quotidiennement à partir de la rentrée.

Est-il prévu de séparer les équipes de Cloud Temple de celles d’Intrinsec ?

Julien Cyr : Non. Les équipes d’Intrinsec et Cloud Temple continuent d’occuper les mêmes locaux à Nanterre. Certes, elles sont sur des plateaux différents mais elles continuent d’échanger leur carnet de commande et d’inclure les prestations de l’autre dans leurs projets respectifs. La question ne se pose pas encore pour les agences (notamment à Nantes, Tours et Tunis) où seule l’activité cloud est représentée. Mais, sous la houlette de Cyrille Barthélémy, PDG d’Intrinsec, il est prévu de développer l’activité sécurité en régions. C’est déjà le cas à Lyon, où le groupe compte désormais trois collaborateurs dédiés dont un consultant sécurité sédentaire.

Dans votre premier communiqué sous la marque Cloud Temple, vous soulignez que la société investit fortement en R&D. Quelle est la nature de cette R&D ?

Julien Cyr : Le groupe emploie cinq thésards dans le cadre de partenariats avec des universités, dont trois sur la partie Cloud Temple. Cela représente un budget de 1 M€ par an. Dans le cadre de ces recherches, le groupe a ainsi développé un outil d’aide à la résolution d’incidents et de diagnostic basé sur un moteur d’intelligence artificielle baptisé Diagnosis. Il a aussi développé un outil de sauvegarde adapté aux services providers (DRP for IT) et un outil d’industrialisation d’infrastructure. Dans le futur, Cloud Temple entend poursuivre la recherche sur son moteur d’intelligence artificielle et développer de nouveaux axes de recherche autour du Big Data et de la conteneurisation. Le groupe investit massivement dans l’innovation car c’est ce qui fera sa croissance demain.

Comment s’intègre l’hébergeur Netixia racheté il y a un an et quel est son rôle dans le groupe ?

Julien Cyr : Netixia continue pour l’instant son existence de manière autonome mais il est prévu de l’intégrer à terme. La réflexion qui a conduit à prendre le contrôle de cette société était que le groupe était bien armé en matière d’infrastructures IaaS mais qu’il lui manquait des compétences pour adresser le segment du SaaS, prépondérant. Or, pour adresser ce marché, il faut être proche des utilisateurs finaux. Netixia a cette capacité à traiter les utilisateurs finaux alors qu’Intrinsec est historiquement tourné vers les DSI et les équipes techniques.  Cloud Temple héberge déjà les applications de ses clients mais demain la société pourrait héberger ses propres applications en SaaS. C’est déjà le cas avec l’offre collaborative (Yaziba) de Netixia ainsi que l’offre UCaaS qui a été mise en œuvre sur la base de la technologie Centile en 2014. Mais cela pourrait monter en puissance : Cloud Temple saura saisir toutes les opportunités de croissance qui se présenteront.