Alex Freedland est le co-fondateur et président de Mirantis, la seule société indépendante non cotée en bourse se concentrant sur la fourniture d’OpenStack, la plateforme de développement cloud. Elle dispose de bureaux dans le monde entier. Elle est principalement installée dans la Silicon Valley et en Russie d’où viennent ses fondateurs. Mirantis est devenu l’un des trois principaux contributeurs du projet OpenStack, l’outil open source de référence pour créer des applications cloud et s’affiche comme la seule société privée parmi les Top-10 contributeurs de la fondation OpenStack.

Informatiquenews : Au board de la fondation OpenStack, vous êtes le représentant de la seule firme à ne pas être cotée en bourse. Est-ce un handicap et avez-vous toujours l’objectif d’entrer en bourse en 2016 ?

Alex Freedland : « Nous sommes les seuls pure players OpenStack, nous n’avons rien d’autre à vendre et c’est vu comme un avantage par nos clients, qui apprécient notre approche open source, et même vis à vis des autres fournisseurs. Ces derniers savent aussi que nous n’avons pas d’autres produits concurrents à proposer et ils sont plus facilement enclins à travailler avec nous. Cette approche les rassure. Vis à vis d’une éventuelle entrée en bourse, effectivement notre objectif est d’être tout à fait prêt en 2016 mais l’opération ne s’effectuera qu’au moment le plus opportun. Il n’y a pas d’obligations et comme nous sommes très bien soutenus nous pouvons continuer comme cela (NDLR : La firme a été de nombreuses fois citée par la presse financière et informatique fin aout pour avoir reçu 100 millions de dollars de ses anciens partenaires et de la banque Goldman Sachs). »

Informatiquenews : Comment avez-vous démarré Mirantis ?

Alex Freedland : « Lorsque j’ai lancé avec Boris Rensky, notre  firme de consulting, nous sommes arrivés rapidement à la réflexion que le meilleur marché pour  progresser dans notre activité, c’était l’Open Source. C’est devenu notre cœur de métier dans l’outsourcing au début des années 2000. Nous avons changé le nom de la firme précédente pour créer Mirantis. A l’époque, nous travaillions essentiellement pour les services informatiques de l’industrie électronique comme ST Micro, General Electric, Cadence Design Systems, Mentor Graphics, KLA-Tencor ou encore Agilent Technologies Nous avons cherché ensuite le domaine où les perspectives étaient les plus enthousiasmantes et c’était le Cloud, une révolution comparable à l’arrivée de la micro dans les années 80. C’est à la fois un OS et une plateforme de développement en particulier depuis que nous développons un catalogue d’applications ouverts à tous les éditeurs. Nous avons donc exploré le domaine où l’open source et le Cloud étaient les plus prometteurs et nous nous sommes embarqués dans le projet OpenStack qui, à l’époque, n’était qu’embryonnaire. Au départ, nous n’étions pas nombreux mais, au fur et à mesure que nous avons commencé à nous spécialiser, nous avons reçu de plus en plus de demandes, toujours autour de la mise en œuvre de projets  open source. Désormais l’ensemble de nos activités se sont concentrées sur OpenStack, nous avons désormais 750 employés alors que nous n’étions que 150 en 2011. 280 ingénieurs de notre société ont déjà contribué à différents niveaux au code OpenStack. »

Informatiquenews : Quels sont les modules d’OpenStack auxquels vous avez le plus participé ?

Alex Freedland : « On a travaillé sur la plupart des modules mais il y en a certains pour lesquels on a bien été identifié car nous les avions initiés. Le plus connu est Fuel, (c’est le point et click dans l’installateur), Rally (un outils de tests d’évolutivité de OpenStack), Sahara (un panneau de contrôle, un orchestrateur pour les distributions Hadoop exécutées sur sur OpenStack) . Il y en a d’autres comme  Murano (un outil pour automatiser la charge de travail dans l’orchestration OpenStack et gérer le projet au sein d’un catalogue d’applications) et Stackanalytics qui permet de mesurer exactement les performances d’une application. On a aussi travaillé sur Mistral, Seed, Glance, Neutron. »

Informatiquenews : À ce propos, Neutron se présente comme un élément essentiel de l’intégration d’OpenStack  aux développements du SDN. Pensez-vous qu’OpenStack va être un élément décisif pour le SDN ?

Alex Freedland : « Oui, la portabilité des applications dans le SDN fait partie des avantages d’OpenStack. Ainsi le projet Open Daylight qui est piloté par la Linux Foundation   dans sa troisième version de sa pile, est devenu compatible avec Neutron pour faciliter en particulier la virtualisation. ATT est très avancé sur ces projets. Neutron peut fonctionner avec 200 nœuds il faudrait que cela fonctionne avec des réseaux plus grands. D’un autre coté, nous travaillons pour que l’exploitation d’Openstack ne soit pas limitée aux grandes entreprises qui disposent de personnes spécialisées. On souhaite vraiment démocratiser OpenStack. »

Informatiquenews : Que pensez-vous de VMware qui propose des produits concurrents d’OpenStack ?

Alex Freedland : « VMware, observateur au début est devenu un véritable contributeur à la fondation OpenStack. Ils disposent de produits concurrents qui eux sont payants ce qui les met dans une solution particulière, mais ils évoluent et leur expérience est très utile. »

Informatiquenews : Dans le cadre de la virtualisation, que pensez-vous des technologies de conteneurs, cela ne constitue-t-il pas une vraie révolution ?

Alex Freedland : « Docker, Kubernetes (Google), vont fonctionner sur OpenStack. On travaille sur Magnum qui est un service de l’API OpenStack développé par l’équipe conteneurs d’OpenStack.  La virtualisation est l’élément essentiel des applications. On va fabriquer des moteurs d’orchestration de conteneurs pour que Docker et Kubernetes deviennent des ressources de première classe dans OpenStack. »

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