L’irruption de Free dans le pré carré défendu par Orange, SFR et Bouygues, devrait être positive pour le consommateur. Cependant on peut se demander s’il y a place pour un 4ème opérateur dans l’Hexagone ?

L’Arcep a donc validé la candidature de Free qui sera en 2012 le 4ème opérateur mobile. La filiale d’Illiad est ainsi le dernier à entrer sur un marché où celui qui l’a précédé, Bouygues Télécom, a eu bien du mal à s’imposer depuis son arrivée en 1996. Un marché qui n’a été que modestement bousculé par l’arrivée des MVNO (opérateurs virtuels), lesquels n’ont pas réussi à faire baisser les prix. D’ailleurs, la France figure parmi les pays les plus chers d’Europe en matière de communications mobiles.

Cela devrait donc changer cette fois car le deuxième fournisseur d’accès ADSL de l’Hexagone espère bien renouveler son succès de l’Internet en faisant baisser la facture du client de moitié. Peut-être n’y parviendra-t-il pas, mais il est sûr que son arrivée devrait être bénéfique en termes de concurrence. « Cela sera au final positif pour le consommateur car cela va amener à la fois de l’innovation et une baisse des prix. Cela va faire bouger les opérateurs actuels qui sont probablement prêts à dégainer de nouvelles offres », remarque Stéphanie Baghdassarian, directrice de recherche chez Gartner.

Cette dernière s’étonne toutefois du fossé qui sépare la France de ses voisins et pas uniquement en matière de prix. « Dans les autres pays, les opérateurs ont entamé un mouvement de concentration. On peut se demander s’il y a bien de la place pour 4 opérateurs chez nous. Il est possible que d’ici 5 ans on assiste à la disparition de l’un d’entre eux ou à une fusion. »


Orange, SFR et Bouygues n’ont donc pas réussi à empêcher l’irruption de free dans leur pré carré. Le chantage à l’emploi n’y aura rien fait. « L’arrivée de Free ne devrait pas changer grand chose sur ce plan. Invoquer des menaces sur l’emploi était en quelque sorte le dernier recours de Bouygues et des deux autres opérateurs », croit savoir Stéphanie Baghdassarian. Avant de conclure prudemment, « Je peux toutefois me tromper car l’emploi n’est pas mon axe de recherche ».