HP demande à ses collaborateurs de renoncer à une fraction comprise entre 2,5 et 15% de leur rémunération. La mesure sera imposée là où la législation sociale le permet et proposée ailleurs.

 

 

Des baisses de salaires pour éviter de nouveaux licenciements. C’est le marché que propose à ses troupes Mark Hurd, le patron de HP, à la suite de l’annonce mercredi de ses résultats du premier trimestre fiscal. Le constructeur prévoit en effet un recul de 2 à 5% de ses ventes sur l’exercice 2009 alors qu’il anticipait au départ 7 à 10% de croissance. Les salariés du groupe devront donc accepter sans broncher une baisse de 2,5% à 5% de leur rémunération.

 

 

Magnanime, Mark Hurd se prive de 20% de ses émoluments (et les cadres dirigeants devront accepter 10 à 15%). Mais cette réduction ne s’applique qu’à son salaire de base (tout de même 1,45 million de dollars en 2008) alors que sa rémunération totale a atteint 42,5 M$ l’année dernière (en incluant les primes, les stock-options et les divers avantages).

 

 

La mesure s’appliquera dès le 16 mars aux USA

 

Si aux Etats-Unis et au Canada, les salariés ne peuvent pas s’opposer à ces mesures, qui s’appliqueront dès le 16 mars pour les premiers, et le 1er mai pour les seconds, en Europe, et plus particulièrement en France, les législations sociales ne permettent pas à HP d’imposer sa réduction de salaire.

 

 

Qu’à cela ne tienne, on fera appel au volontariat. Et on se débrouillera pour que chacun se sente incité à se sacrifier pour l’entreprise. Déjà, les témoignages de collaborateurs affluent sur le blog CFTC qui expliquent à quel point la pression est forte. Et les directions des filiales belge, allemande et britannique, ont déjà précisé dans des mémos envoyés aux salariés les modalités des réductions qui leur seront demandées (sur la base du volontariat, bien sûr) et le calendrier de leur entrée en vigueur.

 

 

Une forte pression du management

 

En règle générale, les cadres dirigeants auront à se prononcer avant le 1er mai, tandis que les employés et les cadres auront un délai supplémentaire (vraisemblablement jusqu’en septembre). La baisse de salaire sera limitée à 2,5% pour les non cadres mais sera d’au moins 5% pour les autres.

 

 

Face à cette initiative inédite, les salariés français hésitent entre incrédulité et stupeur. Pour une grande partie d’entre eux, l’éventualité d’une baisse de salaire n’est même pas envisageable. Les autres en sont encore à se demander quelles seront les conséquences et les implications de l’acceptation d’une telle mesure.

 

 

De fait, le principal problème se situe dans le caractère définitif d’une mesure destinée à répondre à une crise temporaire, comme le souligne un salarié. En effet, l’acceptation d’une baisse de salaire est définitive et a des conséquences sur les indemnités (chômage et licenciement) et les retraites. D’autant que rien n’empêchera HP, une fois la baisse acceptée, de licencier quand même.