L’habitude est désormais bien ancrée : IBM enregistre une fois de plus un recul de son chiffre d’affaires. Cette 20ème baisse est toutefois plus importante que prévue puisqu’elle atteint 2,8% au premier trimestre contre 1,3% au cours du trimestre précédent, le CA s’établissant à 18,16 milliards de dollars contre 18,68 milliards de dollars un an plus tôt. Le consensus Thomson/Reuters prévoyait des revenus de 18,39 milliards de dollars. Le géant d’Armonk enregistre par ailleurs une baisse du bénéfice net qui s’établit à 1,75 milliard de dollars, soit 1,85 dollar par action, contre 2,01 milliards, ou 2,09 dollars par action, un an plus auparavant. En revanche, hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action atteint 2,38 dollars, dépassant les 2,35 dollars prévus par le consensus. La marge brute recule de son côté à 42,8% contre 46,5% un an plus tôt. Aucune division du groupe n’est d’ailleurs épargnée.

Ces résultats décevants, qui ont entraîné une baisse du titre de 4,7% dans les échanges après-bourse, témoignent de la difficulté du groupe à réussir rapidement sa transition vers les services cloud, la sécurité, l’analytique, la mobilité, les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle. Ces « initiatives stratégiques » poursuivent leur croissance mais sont encore loin de compenser le recul des activités historiques que sont le hardware et les logiciels. Elles ont généré 7,8 milliards de dollars, soit une croissance 13% et plus de 42% du chiffre d’affaires trimestriel. Tiré par le Cloud-as-a-Service (+60%), le cloud enregistre une croissance de 35%. « Avec plus de 14,5 milliards de dollars de revenus cloud au cours des 12 derniers mois, nous sommes le leader mondial du cloud pour entreprise. Nous jouons un rôle important dans l’exécution des processus critiques des plus grandes entreprises. C’est pourquoi il n’est pas surprenant que les 10 plus grandes banques mondiales, que 9 des 10 principaux détaillants mondiaux et 8 des 10 principales compagnies aériennes sont à présent des clients du Cloud-as-a-service d’IBM », s’est félicité le directeur financier d’IBM, Martin Schroeter au cours de la traditionnelle présentation des résultats aux analystes. Notons que la directrice générale, Giny Rometty, n’assistait pas à la conférence.

En revanche, les segments Global Business Services, Technology Services & Cloud Platform enregistrent chacun un recul de 2%, leur chiffre d’affaires s’établissant à respectivement 4,0 et 8,2 milliards de dollars. Le segment Systèmes (hardware et systèmes d’exploitation) voit quant à lui ses revenus plonger de 16% à 1,4 milliard de dollars. La baisse est particulièrement sévère pour les Systèmes Z (-40%) et les systèmes Power (-27%). Précisons que le stockage s’en tire bien avec une progression de 7%.

Sur un plan géographique, le chiffre d’affaires baisse de 1% dans les Amériques (8,7 milliards de dollars), de 4% dans la zone EMEA (5,4 milliards de dollars) et de 3% dans la région Asie/Pacifique (4,0 milliards de dollars).

Big Blue a confirmé ses prévisions annuelles du 19 janvier dernier d’un bénéfice par action ajusté d’au moins 13,80 dollars.