Dans sa quête du « small is beautifull », Meg Whitman annonce un nouvelle scission au sein de l’ex-HP. Le 31 mars 2017, si tout fonctionne comme prévu, l’activité services d’HPE – l’ancienne EDS acquise pour 13,9 milliards de dollars en 2008 – aura été externalisée puis fusionnée avec CSC, donnant naissance à un géant des services générant 26 milliards de dollars de revenus par an. Selon la CEO du constructeur, les clients vont ainsi « bénéficier d’une activité services plus solide, plus souple, plus apte à innover et à s’adapter à un environnement technologique en perpétuelle évolution ».  L’opération est valorisée 8,5 milliards de dollars

La société résultant de la fusion sera dirigée par le président et CEO de CSC, Mike Lawrie. Meg Whitman siègera au conseil d’administration dont les membres seront nommés pour moitié par HP, l’autre moitié étant désignée par CSC. Les  actionnaires d’HPE détiendront 50% du capital de la future société dont le nom n’a pas été dévoilé. Grâce à cette opération, HPE pourra se consacrer plus amplement au cloud estime Meg Whitman qui espère par ailleurs dégager ainsi 1 milliard d’économies dès la première année et 1,5 milliard de dollars les années suivantes. Ces montants ne tiennent toutefois pas compte des frais occasionnés par l’opération.

Cette dernière est la seconde réalisée récemment par la firme de Palo Alto dans les secteur des services. En mars elle a en effet annoncé la cession à Blackstone de 60,5% de sa participation dans le spécialiste indien de l’outsourcing Mphasis, dont 24% du chiffre d’affaires est généré par les clients d’HPE (contre le double voici encore quelques années). La société de Bangalore est issue de la fusion en 2008 de la société de conseil californienne Mphasis et de l’entreprise indienne BFL Software. En 2006, EDS avait pris une participation de 42% dans Mphasis. Après l’acquisition de la SSII américaine par HP en 2008, cette participation avait été portée à 60,50%.

HPE n’a pas fait état de licenciements au sein de l’activité services. On a toutefois une pensée pour ses salariés qui ont auront vécu en quelques années deux cessions ainsi que des coupes dans les effectifs.

La nouvelle de la fusion a été bien accueillie par le channel américain du constructeur, indique CRN. Les partenaires espèrent en effet récupérer pour leur plus grand profit une partie des services réalisés par l’entité. Ils estiment que, dépouillée de cette dernière, la firme de Palo Alto se consacrera davantage à la vente de solutions.

HPE a par ailleurs dévoilé les résultats de son deuxième trimestre fiscal, clos le 30 avril. Au cours de la période, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 12,71 milliards de dollars, en hausse de 1%. Cette progression est la première enregistrée depuis 5 ans. Les revenus de l’Enterprise Group gagnent 7% grâce aux serveurs (+7%), au stockage (+2%) et aux réseaux (boostés par l’acquisition d’Aruba) dont le chiffre d’affaires bondit de 57%. En revanche l’activité services voit ses revenus baisser de 2% à 4,7 milliards de dollars. Les ventes de logiciels reculent quant à elles de 13% à 774 millions de dollars.

Le bénéfice net est de 320 millions de dollars, en hausse de 5% sur un an.

Toutes ces bonnes nouvelles on permis à l’action Hewlett Packard Enterprise de gagner 10,4% à 17,60 dollars dans les transactions d’après-bourse. De son côté, le titre Computer Sciences grimpait de 19,5% à 42,60 dollars.

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