En l’espace d’un an, le Groupe Emplio a réussi exploit de doubler son volume d’affaires, passant de 13,5 M€ à près de 27 M€ de chiffre consolidé. Une prouesse qui résulte à la fois d’une solide croissance organique – de l’ordre de 15% – et surtout d’une improbable succession d’opérations de croissance externe. Sur l’année écoulée, l’intégrateur et éditeur de logiciel de gestion en a ainsi mené à leur terme pas moins de six, dont celle du groupe Initiativ qui, avec ses trois filiales Solidd, Gesway et Progib, pèse à lui-seul 5,4 M€ de chiffre d’affaires annuel. Ces six opérations lui ont permis de se renforcer sur ses trois métiers historiques : l’intégration de logiciels de gestion, l’intégration d’infrastructures systèmes, réseaux et télécom, et l’édition de logiciels.

Les rachats en fin d’année des fonds de commerce Divalto des nantais Pygram et Makasoft sont ainsi venus gonfler l’activité de son navire amiral Variopositif, principal intégrateur des solutions Divalto. Egalement intégrateur e-commerce (Prestashop, Magento, Drupal), Variopositif a réalisé près de 10 M€ de chiffre d’affaires en 2016 avec quelque 100 collaborateurs. Il vise 12 M€ sur l’exercice en cours. À noter le succès explosif sur l’exercice 2016 de son activité d’intégration des solutions Report One, I-Decid, devenue autonome opérationnellement il y a un an. Cette activité a multiplié ses facturations par cinq sur la période pour atteindre 500 K€.

Autres acquisitions de 2016 : l’intégrateur télécom 2SCom et sa maison mère Inicom, qui ont été intégrés par VDIS, sa filiale regroupant ses activités de négoce, d’intégration et de maintenance de systèmes & réseaux. Avec Innovasys, autre filiale du groupe (orientée infogérance) qu’elle vient d’absorber, VDIS pèse désormais près de 6 M€ de chiffre d’affaires annuel et emploie près de 50 collaborateurs. Elle gère et maintient 80.000 terminaux et postes de travail.

Antoine Glangetas

« Cette activité de maintenance de terminaux redevient stratégique à l’ère des infrastructures hébergées », souligne Antoine Glangetas, président associé du Groupe Emplio. De fait, VDIS complète avantageusement ses activités hébergement, regroupées dans une entité séparée, Pixiu (1 M€ de CA annuel). Solidd, orienté infrastructures et hébergement, devrait être absorbée à son tour par VDIS dans les prochaines semaines et lui apporter 1,5 M€ de revenus supplémentaires. L’ensemble des activités systèmes et réseaux du groupe ont pour caractéristique d’être basées ou pilotées depuis Villeneuve d’Asq (Nord) où les différentes équipes vont donc être regroupées dans de nouveaux locaux qui seront inaugurés d’ici un mois.

Enfin, Gesway et Progib sont venus renforcer son pôle édition de logiciels, déjà constitué d’Emplitude, éditeur de sa solution de SAV Divalto historique, et d’ACK, éditeur de la solution de gestion terminaux point de vente Hibiscus. Racheté au début de l’année 2016, ACK, avec ses 2,5 M€ de CA annuel constitue la deuxième plus grosse acquisition du groupe l’année dernière. Gesway et Progib éditent tous les deux des solutions de gestion destinées aux métiers du second œuvre du bâtiment, du SAV, de la maintenance, etc. Les solutions du premier sont basées sur la technologie Microsoft et celles du second sur celle de Divalto. À eux deux, ils apportent 3,7 M€ de revenus annuels supplémentaires.

Antoine Glangetas l’assure, le groupe prévoit de faire une pause dans sa frénésie d’acquisitions. Le temps de digérer ses proies et de faire en sorte que chacun trouve sa place dans l’organisation. Avec un effectif passé en un an de 115 à 205 personnes, cela ne devrait pas être une sinécure. Ce qui n’empêche pas Antoine Glangetas d’être très optimiste pour l’année 2017. Conforté par un démarrage sur les chapeaux de roues, il vise 27 à 28 M€ de facturations sur l’exercice, et surtout un excédent brut d’exploitation de l’ordre de 2,5 M€. « Nous finançons quasiment 100% de nos acquisitions via des prêts bancaires, explique-t-il. Nous sommes donc condamnés à être hyper rentables et nous choisissons nos cibles en conséquence ».

La pause dans les acquisitions devrait toutefois être de courte durée. Antoine Glangetas prévoit de reprendre ses dossiers d’ici 6 à 12 mois, avec comme objectif d’atteindre les 50 M€ de revenus à l’horizon 2022.