BSO Network Solutions a lancé récemment NuagEasy, son offre de cloud computing privé 100% français. Nous en avons profité pour nous entretenir avec le directeur général délégué de la société, Gilles Fabre.


Channelnews : BSO Network Solutions se lance donc à son tour sur le marché du cloud.

Gilles Fabre : Cela a commencé il y a un an. Je discutais avec nos clients les plus importants afin de comprendre leurs besoins. Tous m’ont dit qu’ils étaient obligés de s’adresser à nos concurrents pour une offre de cloud public. L’expérience ne les satisfaisait pas. L’offre était bien pour certaines applications mais pas pour toutes. Ils étaient par ailleurs confrontés à des problèmes de support, de qualité.

Cela nous a fait réfléchir. Nous avons travaillé sur une plateforme cloud qui est entrée en pré-production en septembre. Quelques clients l’on testée. L’offre a été lancée en catimini le 5 novembre.

Le point fort de nuagEasy c’est d’être une offre 100% française ?

Gilles Fabre : Au-delà d’être une offre 100% française, NuagEasy se distingue par une véritable proximité avec nos clients.

Il s’agit à la base d’une offre IaaS. Nous fournissons des VM avec une facturation par CPU, par RAM, par capacité de stockage. Un VLAN relie la plateforme du client à notre plateforme cloud. Celle-ci devient donc un prolongement transparent de la première.

Comme nos concurrents, nous proposons en plus du PaaS, une solution qui a été choisie notamment par AlloCiné et Warner Bros.

Comment vous situez-vous par rapport à la concurrence en termes de prix, de services ?

Gilles Fabre : En termes de prix, nous sommes très concurrentiels, notamment sur la partie IaaS, particulièrement face à de gros acteurs.

Cela dit, nous n’avons pas l’ambition de devenir nous-mêmes des gros acteurs de l’IaaS comme Amazon.

Ce qui nous intéresse avant tout, ce sont les clients qui ont besoin de services, qui disposent de peu de ressources techniques. Nous avons ainsi beaucoup de tout petits clients qui ont tout juste dépassé le niveau de la startup, qui en sont à leur premier tour de financement, qui ont gagné leurs premiers clients, leurs premiers revenus. C’est une plateforme que nous souhaitons fidéliser, avec qui nous avons beaucoup d’affinités. Comme eux nous sommes très geeks. Ces sociétés grossiront, deviendront des clients fidèles. Au-dessus, il y a les grosses PME du Web : AlloCiné, Mappy, Warner Bros, Bestofmedia.

Aujourd’hui, nous voulons aller au-delà. Nous cherchons des clients plus classiques, sans toutefois aller jusqu’au CAC40 dont les sociétés sont attaquées par tout le monde. Nous recherchons notamment des clients internationaux à qui nous pouvons proposer un backbone international.

Notre cible ce sont les entreprises qui n’ont pas forcément les moyens de développer leur plateforme IaaS avec des services spécialisés, des clients délaissés.

Nous n’avons pas ambition à devenir un fournisseur de cloud public. Nous ne voulons pas d’un portail où on actionne un VM avec une carte bleue. Nous ne recherchons pas une affluence trop importante, nous voulons de la qualité.

Le cloud souverain est-il un argument de vente ?

Gilles Fabre : S’il y a un fort écart de prix entre deux offres se pose la question de la sensibilité des informations. Si une offre n’est pas chère et que les applications ne sont pas très importante, la localisation des données importe peu. En revanche, s’il s’agit de données sensibles, on s’intéresse d’avantage au lieu d’hébergement.

Un autre élément à prendre en considération est la réversibilité des données. Celle-ci est quelquefois difficile si les données sont hébergées à l’étranger. Chez nous, c’est facile. Cela fait partie du service. Chez Amazon les données sont perdues.

Que représente aujourd’hui le service dans votre chiffre d’affaires cloud ?

Gilles Fabre : Il représente 30%. Cela dit, nous préférons remplir notre plateforme avec de l’IaaS. Le service est une option, ce n’est pas obligatoire. Nous proposons en premier lieu de la haute redondance à prix compétitif. Le service vient après. Malgré tout, nous souhaitons que ce service se développe.

Vous ne proposez pas de solutions SaaS à vos clients ?

Gilles Fabre : Nous y réfléchissons. Nous négocions avec quelques éditeurs spécifiques, qui proposent des solutions plutôt verticales. Nous ne voulons pas de gros éditeurs. Nous nous intéressons aux PME très dynamiques, qui ont les mêmes valeurs, la même flexibilité que nous.

Nous espérons proposer bientôt une solution de vidéoconférence en mode SaaS, avec une interface basée sur un browser. La qualité de l’image est parfaite quel que soit le média : PC, smartphone, tablettes, Mac. Cette solution ouvre la porte à du service.

Combien  de clients pour NuagEasy ?

Gilles Fabre : BSO Network Solutions compte 160 clients dont une dizaine a basculé sur la plateforme. Cela en trois mois. Nous sommes très contents de la rapidité avec laquelle les clients adoptent NuagEasy.