C’est semble-t-il la fin d’un long feuilleton à rebondissements. La Fnac va pouvoir racheter Darty. L’ancienne Fédération nationale d’achat des cadres née en 1954 et spécialisée dans l’électronique, l’informatique et les produits culturels mettra ainsi la main sur le spécialiste de l’électroménager, des équipements audiovisuels mais aussi de l’informatique grand public contre le paiement de 1,16 milliard d’euros. L’Autorité de la concurrence a en effet donné lundi son feu vert à l’opération en exigeant des ajustements plutôt modestes. L’acheteur ne devra céder que six magasins sur les 403 que totalisent les deux enseignes. Toutes les boutiques à céder sont situées à Paris et en région parisienne : cinq magasins Darty (Belleville, Italie 2, Wagram – qui n’est pas encore ouvert -, Saint-Ouen et Velizy) et une seule Fnac parisienne (Beaugrenelle). Cette clémence de l’Autorité peut surprendre. Mais les temps ont changé. Le régulateur prend désormais en compte les boutiques en ligne. Et face à des poids lourds de ce secteur comme Amazon, RueDuCommerce et Cdiscount, le nouveau groupe n’aura pas forcément de position monopolistique, même dans des zones où les deux enseignes sont présentes.

La Fnac, qui a déjà amassé 91,79% des actions de Darty sous forme d’apports ou de promesses de cession par les actionnaires, a jusqu’au 29 juillet pour franchir la barre des 93% qui déclenche automatiquement la vente obligatoire des 7% restants. Si ce seuil est atteint – ce qui ne devrait pas causer trop de problèmes – le groupe dirigé par Alexandre Bompard aura enfin réussi son OPA. Mais à un prix très élevé puisque la première offre proposée par l’enseigne en septembre 2015 se limitait à 720 millions d’euros payables en actions. Après une lutte acharnée contre Conforama on en est donc à 1,16 milliard d’euros, dont une partie payable en numéraire. Heureusement, Alexandre Bompard promet des synergies à hauteur de 130 millions d’euros, grâce notamment à des économies d’échelle.

Les deux enseignes étant conservées, leur effectifs respectifs (soit environ 25.000 personnes au total) ne devraient pas  – du moins dans un premier temps – souffrir de ce changement. Toutefois, les magasins des deux enseignes se chevauchant dans certaines zones, certaines cessions ou fermetures ne sont pas à exclure dans le futur.