GFI, Osiatis, Sogeti, Prosodie… Plusieurs grandes SSII ont officiellement annoncé des alliances autour des offres cloud de Microsoft ces dernières semaines. Nous leur avons demandé ce qui les séduisait tant.

 

Pour une fois, Microsoft aura non seulement devancé le marché mais surtout convaincu par sa pertinence technologique plus que par son marketing. C’est en tout cas ce que s’accordent à dire les grandes sociétés de services française à propos de l’offre cloud de Microsoft. En l’espace de quelques semaines, des acteurs de référence dans les services, tels que GFI, Osiatis, Sogeti ou Prosodie ont ainsi annoncé la mise en place de partenariats stratégiques (ou l’extension de partenariats existants) autour de son offre cloud.

Prosodie a ainsi officiellement annoncé mi octobre avoir retenu Hyper-V pour son offre de cloud privé virtualisé. Osiatis a lancé de son côté une offre d’accompagnement des DSI vers les plate-formes cloud  baptisée DDCR (dynamic datacenter to be cloud ready) dont les composants logiciels sont d’origine Microsoft. Sogeti a annoncé en octobre le lancement de son Innovation cloud center (IC2), un centre d’innovation cloud architecturé autour des technologies Microsoft, et figure au rang des premiers soutiens de son offre Paas via son adhésion au programme  Windows Azure Circle. Quant à GFI, c’est ni plus ni moins qu’un cente de profit d’une centaine de personnes dédié aux technologies Microsoft que la société vient d’annoncer.

Un terreau déjà fertile


Excepté pour GFI, ces alliances stratégiques s’inscrivent dans la continuité d’un partenariat existant. Prosodie revendique ainsi déjà une vingtaine de clients en infogérance sur ses offres Exchange, Sharepoint ou Lync. Au cours des dernières années, Microsoft n’a cessé de monter dans la chaîne de valeur, comme le souligne Philippe Bernard, directeur marketing de GFI, dont les ingénieurs sont de plus en plus amenés à travailler sur ses plates-formes chez les clients. Une omniprésence qui s’est encore accentuée ces derniers mois avec Hyper-V, qui « offre à Microsoft une force de frappe lui permettant de rentrer dans les datacenters », assure Jean-Michel Duchemin, en charge de l’alliance Microsoft chez Osiatis.

De fait, la montée en puissance des plates-formes Microsoft dans les systèmes d’informations des grands comptes devrait servir de terreau favorable à l’épanouissement de son offre cloud. Mais ce n’est pas un suffisant aux yeux de ces grands prescripteurs, qui ont également été séduits par son homégénité et sa richesse. C’est en tout cas ce que suggère Eric Kobi, directeur de l’alliance Microsoft chez Sogeti : « nous avons trouvé dans la plate-forme de Microsoft une offre homogène, flexible, qui couvre l’ensemble des processus business, et réellement équivalente à son offre « sur site ». On a ainsi la possibilité de passer facilement du « sur site » au online. »

Une approche globale porteuse de réduction de coûts


Jean-François Teissier, directeur marketing de Prosodie, est sur la même longueur d’onde : « nous avons été séduits par l’approche cloud globale de Microsoft. « Nous avons adopté non seulement Hyper-V pour virtualiser nos fermes de serveurs et celles de nos clients mais également son outil de pilotage global System Center, avec lequel ou pourra demain piloter des machines virtuelles dans Azure et dans le cloud public ». « Une plate-forme de supervision ouverte, notamment au monde Linux », rappelle Jean-Michel Duchemin.

Autre intérêt que voient les grandes SSII dans l’offre cloud de Microsoft : cette dernière n’est pas en opposition avec leurs services d’intégrateurs. « Le design d’architectures, le test, l’exploitation et l’administration de systèmes continueront d’exister, estime Eric Kobi. Microsoft propose le contenant mais il faut encore gérer les données. Nous pensons que nous allons trouver notre place d’intégrateur en offrant des services complémentaires, rapides à mettre en œuvre et garantissant des réductions de coûts ». « Que les clients aillent directement chez Microsoft ou IBM chercher leurs services cloud ou qu’ils chosissent une SSII pour avoir du sur-mesure, le cloud est une formidable opportunité pour nous car elle amène les clients à se poser la queston de l’externalisation », juge pour sa part  Jean-François Teissier.

Un business encore marginal mais promis à un fort développement


Bien entendu, ces différentes alliances ne pèsent pas encore grand-chose en termes de business, comme l’admettent nos différents interlocuteurs.  Mais, à travers ces annonces officielles, les sociétés concernées signifient bien qu’elles prennent le sujet du cloud au sérieux et que les investissements qu’elles y consacrent sont significatifs et à la hauteur des enjeux. Ainsi, Jean-François Teissier estime qu’à court terme, un projet sur quatre sera un projet cloud. Sogeti revendique pour sa part plusieurs affaires signées sur Microsoft Online Services et des projets Azure en cours d’étude. La SSII réfléchit d’ailleurs à porter un certain nombre d’application maison sur Azure.