SDN_SummitLe principal forum sur le SDN se déroule cette semaine à Paris. C’est l’occasion de faire le point sur l’état du marché « encore embryonnaire » de la virtualisation des réseaux.

Alcatel, Cisco, Juniper, Huawei, Ericsson, ZTE, Intel et Vmware sont venus montrer au « NDF et SDN Summit » leurs derniers développements aux responsables techniques des réseaux des grands opérateurs. Avec l’arrivée des solutions de virtualisations dans les réseaux d’opérateurs ( NFV pour network functions virtualization) et les réseaux de data center ( SDN software defined network), c’est toute la planète télécom qui est en pleine évolution.

Les économies attendues à l’exploitation vont se faire attendre

Le rendez-vous annuel témoigne de la révolution actuelle qui consiste à porter les fonctions principales des réseaux sur des serveurs X86 au lieu d’équipements propriétaires. Ces nouveaux équipements, surnommés les « white box », posent de multiples problèmes d’intégration et doivent supporter les logiciels que l’on connaissait sur les routeurs-commutateurs et les frontaux des opérateurs même si ils sont déjà en place dans certains datacenters. Pour l’instant, leur adoption passe par l’étude de cette convergence, la conversion des protocoles et les test des réseaux d’opérateurs MPLS vers les réseaux totalement virtualisés étant à l’étude partout. Si le but ultime pour les opérateurs est de réduire les coûts d’exploitation et d’offrir de nouveau services, l’intégration est devenue l’obsession numéro 1.

Le maintien de la continuité de service pendant le processus de migration reste une priorité absolue. De manière optimale, la cohérence des versions de protocole OpenFlow devra être maintenue entre les contrôleurs et les commutateurs SDN pendant la migration. Pour y parvenir, les opérateurs vont installer des passerelles de toutes sortes.

L’interopérabilité reste le sujet essentiel

Carsten Rossenhovel, le directeur de laboratoire allemand EANTC présentait comme chaque année les résultats de tests d’interopérabilité entre différents fabricants mais aussi entre différents environnements. Un mur d’une cinquantaine d’équipements en fonctionnement servait de preuve : « Cette année, on voit de plus en plus d’équipements de test comme ceux d’Ixia qui sont capables d’émuler des réseaux complets qu’il s’agissent de réseaux Ethernet MPLS ou SDN. L’analyse et le contrôle des protocoles imposent des outils de test dotés de systèmes de synchronisations d’horloge évolués. Dans ce domaine, je dois remercier Spirent, Ixia, Calnex d’avoir su participer à nos tests de compatibilité .» Outre Alcatel, Cisco, Juniper et Ericsson, les chinois ZTE et Huawei montraient leur savoir faire.

Le suédois Ericsson qui a su faire évoluer les réseaux d’opérateurs du TDM vers IP, sans compter les évolutions successives du X25 vers les frame Relay ou l’ATM, le MPLS est désormais en pleine révolution SDN et NFV . « Les cœurs de réseaux sont agnostiques et l’intégration passe par des équipements évolués comme nos SSR 8000 et notre Virtual routeur EVR. La difficulté réside dans la bonne intégration de nouveaux réseaux périphériques », nous expliquait Benoit Parneix, responsable des offres de convergence de réseaux fixes.

Les nouveaux enjeux de Cisco

Sur le mur des tests de compatibilité, Cisco mettait en avant son offre de niveau 2 et participait aux tests Ethernet VPN dont l’un des objectifs est de faciliter la virtualisation, en particulier dans les data center. La firme de John Chambers mettait l’accent sur le « segment Routing » qui lui aussi commence à faire parler de lui pour simplifier les reconfigurations de réseau. En embarquant dans son flux de paquets les différentes étapes ( paths) et les segments de réseaux concernés, il limite les informations échangées avec l’infrastructure, ce qui permet d’utiliser des équipements réseaux plus simples.

Cisco a par ailleurs surtout montré qu’il voulait développer en soutien de son offre hardware une plate-forme de développement conçue pour favoriser un écosystème applications «  réseaux ». Au-delà de la plate-forme Cisco ACI à base de commutateurs 95xx, beaucoup des concurrents reprenaient le discours du patron de Cisco lors du dernier Mobile World Congress. John Chambers y avait comme d’habitude annoncé que de nombreux fournisseurs de réseaux traditionnels disparaîtraient. « Notre concurrence dans le futur sera largement dans les white box »,  avait-il lancé.

Les White box intéressent en priorité les hébergeurs

Ces boîtes blanches son celles qui sont en développement chez les principaux constructeurs de réseaux. Les plate-formes de référence sont devenues des serveurs X86 mais très évolués, redondants, de classe «  opérateur ». Interrogé sur la nature de ces « boîtes », Phil Tiley, de Nuage networks (la filiale SDN liée à Alcatel), répondait : « Beaucoup de fabricants, comme nous, vont utiliser des serveurs évolués comme ceux de HP qui respecteront des critères de résiliences élevés, l’essentiel des réseaux reposant désormais sur les logiciels .»

Les constructeurs de hardware ( Dell, HP, Lenovo) vont proposer de plus en plus des systèmes étiquetés « télécom ou carrier grade » et le logiciel de réseau sera aussi vendu de manière indépendante. L’open Source comme l’offre du californien ONOS ou les récentes propositions de Facebook, lors du récent Open Computer Forum pour mettre en mode open source son système réseau n’est pas sans faire de vagues. Utilisé sur près de 40 000 serveurs, l’offre de Facebook n’est pas sans soulever des problèmes. «  Les Gafa, les Google, Amazon, Facebook, Apple, ont conçus leurs propres Datacenters et ils cherchent à réduire leurs coûts, mais ce sont des marchés de tailles en en nombres limités. Pour eux nous avons crée une offre Open Junos, une solution simplifiée sur du matériel standard. On propose cela à des tarifs exceptionnels par lots de milles pièces », expliquait Stuart Borgman, le directeur des équipes d’ingénieurs système chez Juniper networks. Interrogé sur l’intérêt que ces systèmes pourraient susciter chez les opérateurs classiques, Stuart Borgman précisait :«  ces versions de logiciels réseaux sont surtout simplifiées dans une optique de datacenter. Pour les opérateurs, l’objectif est de s’intégrer à l’existant et la compatibilité avec tous les autres logiciels, comme la facturation ou leur administration. Cela nécessite un niveau supérieur d’offres en termes de logiciel. Les offres liées aux « white box », tout comme l’open source nécessitent une intégration progressive.»

 

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Alcatel, Cisco, Juniper, Huawei, Ericsson, ZTE, Intel et Vmware sont venus montrer au « NDF et SDN Summit » leurs derniers développements aux responsables techniques des réseaux des grands opérateurs. Avec l’arrivée des solutions de virtualisations dans les réseaux d’opérateurs ( NFV pour network functions virtualization) et les réseaux de data center ( SDN software defined network), c’est toute la planète télécom qui est en pleine évolution.

Les économies attendues à l’exploitation vont se faire attendre

Le rendez-vous annuel témoigne de la révolution actuelle qui consiste à porter les fonctions principales des réseaux sur des serveurs X86 au lieu d’équipements propriétaires. Ces nouveaux équipements, surnommés les « white box », posent de multiples problèmes d’intégration et doivent supporter les logiciels que l’on connaissait sur les routeurs-commutateurs et les frontaux des opérateurs même si ils sont déjà en place dans certains datacenters. Pour l’instant, leur adoption passe par l’étude de cette convergence, la conversion des protocoles et les test des réseaux d’opérateurs MPLS vers les réseaux totalement virtualisés étant à l’étude partout. Si le but ultime pour les opérateurs est de réduire les coûts d’exploitation et d’offrir de nouveau services, l’intégration est devenue l’obsession numéro 1.

Le maintien de la continuité de service pendant le processus de migration reste une priorité absolue. De manière optimale, la cohérence des versions de protocole OpenFlow devra être maintenue entre les contrôleurs et les commutateurs SDN pendant la migration. Pour y parvenir, les opérateurs vont installer des passerelles de toutes sortes.

L’interopérabilité reste le sujet essentiel

Carsten Rossenhovel, le directeur de laboratoire allemand EANTC présentait comme chaque année les résultats de tests d’interopérabilité entre différents fabricants mais aussi entre différents environnements. Un mur d’une cinquantaine d’équipements en fonctionnement servait de preuve : « Cette année, on voit de plus en plus d’équipements de test comme ceux d’Ixia qui sont capables d’émuler des réseaux complets qu’il s’agissent de réseaux Ethernet MPLS ou SDN. L’analyse et le contrôle des protocoles imposent des outils de test dotés de systèmes de synchronisations d’horloge évolués. Dans ce domaine, je dois remercier Spirent, Ixia, Calnex d’avoir su participer à nos tests de compatibilité .» Outre Alcatel, Cisco, Juniper et Ericsson, les chinois ZTE et Huawei montraient leur savoir faire.

Le suédois Ericsson qui a su faire évoluer les réseaux d’opérateurs du TDM vers IP, sans compter les évolutions successives du X25 vers les frame Relay ou l’ATM, le MPLS est désormais en pleine révolution SDN et NFV . « Les cœurs de réseaux sont agnostiques et l’intégration passe par des équipements évolués comme nos SSR 8000 et notre Virtual routeur EVR. La difficulté réside dans la bonne intégration de nouveaux réseaux périphériques », nous expliquait Benoit Parneix, responsable des offres de convergence de réseaux fixes.

Les nouveaux enjeux de Cisco

Sur le mur des tests de compatibilité, Cisco mettait en avant son offre de niveau 2 et participait aux tests Ethernet VPN dont l’un des objectifs est de faciliter la virtualisation, en particulier dans les data center. La firme de John Chambers mettait l’accent sur le « segment Routing » qui lui aussi commence à faire parler de lui pour simplifier les reconfigurations de réseau. En embarquant dans son flux de paquets les différentes étapes ( paths) et les segments de réseaux concernés, il limite les informations échangées avec l’infrastructure, ce qui permet d’utiliser des équipements réseaux plus simples.

Cisco a par ailleurs surtout montré qu’il voulait développer en soutien de son offre hardware une plate-forme de développement conçue pour favoriser un écosystème applications «  réseaux ». Au-delà de la plate-forme Cisco ACI à base de commutateurs 95xx, beaucoup des concurrents reprenaient le discours du patron de Cisco lors du dernier Mobile World Congress. John Chambers y avait comme d’habitude annoncé que de nombreux fournisseurs de réseaux traditionnels disparaîtraient. « Notre concurrence dans le futur sera largement dans les white box »,  avait-il lancé.

Les White box intéressent en priorité les hébergeurs

Ces boîtes blanches son celles qui sont en développement chez les principaux constructeurs de réseaux. Les plate-formes de référence sont devenues des serveurs X86 mais très évolués, redondants, de classe «  opérateur ». Interrogé sur la nature de ces « boîtes », Phil Tiley, de Nuage networks (la filiale SDN liée à Alcatel), répondait : « Beaucoup de fabricants, comme nous, vont utiliser des serveurs évolués comme ceux de HP qui respecteront des critères de résiliences élevés, l’essentiel des réseaux reposant désormais sur les logiciels .»

Les constructeurs de hardware ( Dell, HP, Lenovo) vont proposer de plus en plus des systèmes étiquetés « télécom ou carrier grade » et le logiciel de réseau sera aussi vendu de manière indépendante. L’open Source comme l’offre du californien ONOS ou les récentes propositions de Facebook, lors du récent Open Computer Forum pour mettre en mode open source son système réseau n’est pas sans faire de vagues. Utilisé sur près de 40 000 serveurs, l’offre de Facebook n’est pas sans soulever des problèmes. «  Les Gafa, les Google, Amazon, Facebook, Apple, ont conçus leurs propres Datacenters et ils cherchent à réduire leurs coûts, mais ce sont des marchés de tailles en en nombres limités. Pour eux nous avons crée une offre Open Junos, une solution simplifiée sur du matériel standard. On propose cela à des tarifs exceptionnels par lots de milles pièces », expliquait Stuart Borgman, le directeur des équipes d’ingénieurs système chez Juniper networks. Interrogé sur l’intérêt que ces systèmes pourraient susciter chez les opérateurs classiques, Stuart Borgman précisait :«  ces versions de logiciels réseaux sont surtout simplifiées dans une optique de datacenter. Pour les opérateurs, l’objectif est de s’intégrer à l’existant et la compatibilité avec tous les autres logiciels, comme la facturation ou leur administration. Cela nécessite un niveau supérieur d’offres en terme de logiciel. Les offres liées aux « white box », tout comme l’open source nécessitent une intégration progressive.»