Après une période de vaches maigres, les services IT reprennent du poil de la bête, soutenus par le Cloud et la transformation digitale, expose PAC. Mais pour réussir les fournisseurs de services doivent absolument avoir l’oreille des métiers.


Après une année 2013 en léger recul (-0,4%), les services sont revenus dans le vert cette année (+0,8%) et devraient connaître une réelle accélération en 2015 avec une croissance attendue de 1,9%. C’est la prévision que le cabinet Pierre Audoin Consultants a produite lors de son dernier Webinar consacré au marché français des logiciels et services le 16 septembre dernier.

Cette reprise est notamment tirée par les services d’externalisation des infrastructures (9 milliards d’euros en 2014) qui devraient enregistrer un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 3,3% au cours des quatre prochaines années. Même l’intégration de système, principal segment de ce marché (avec plus de 9 milliards d’euros sur un total de 27 milliards) devrait tirer son épingle du jeu avec un TCAM attendu de 1,9% en moyenne d’ici à 2018. Seuls les services de support aux infrastructures devraient connaître un recul sensible (en moyenne -3,1% sur la période).

Accélération de la croissance du marché des logiciels

Les logiciels (10,7 milliards d’euros en 2014) sont également en plein rebond : +1,2% en 2013, +2,6% en 2014 et +3,2% en 2015. C’est la business intelligence, qui atteint déjà près d’un milliard d’euros en 2014, qui devrait tirer le plus fortement ce marché avec un TCAM de 6,4% au cours des quatre prochaines années. Mais tous segments confondus, ce sont les logiciels fournis sous forme de service (SaaS) qui devraient jouer le rôle de locomotive du marché avec une croissance annuelle moyenne de 26,4% d’ici à 2018, année où ils devraient représenter 10% du marché total des logiciels.

Les principaux vecteurs de croissance identifiés par PAC pour les deux prochaines années sur le marché des logiciels et services sont la sécurité (qui devrait susciter des augmentations de dépenses pour 51% des entreprises interrogées), le Cloud (51%), les Big Data (38%), la mobilité (36%) et la transformation digitale (29%). PAC en déduit qu’il y a de la croissance à faire sur le marché des logiciels et services IT mais à condition de se positionner sur les bons créneaux.

Le Cloud, un marché de 4,9 Md€ en croissance de 32%

Le cabinet d’étude a précisé le poids et la dynamique de croissance de quelques-uns de ces créneaux porteurs. PAC estime ainsi que le Cloud représente 4,9 milliards d’euros de dépenses annuelles en logiciels et services avec un taux de croissance annuel moyen de 32%. La transformation digitale pèserait 4,8 Md€ pour un TCAM de 11%. La gestion de l’expérience clients, afficherait un TCAM de 17% pour un volume de 650 M€ en 2014. Les Big Data atteindraient 630 M€ en 2014 pour un TCAM de 40%. Quant à la mobilité, on serait sur un volume plus modeste (380 M€) mais un TCAM de plus de 30%.

Sujet d’actualité, PAC a caractérisé la concentration actuellement à l’œuvre dans les services IT en calculant que la part de marché des dix premiers acteurs était passée d’un peu plus de 40% en 2013 à un peu moins de 50% en 2014 à la suite des rapprochements de Sopra-Steria, d’Atos-Bull et Capgemini-Euriware. Autre chiffre relevé par le cabinet : le chiffre d’affaires minimum pour figurer dans ce top 10 est désormais supérieur à 500 M€. Malgré son rapprochement avec Osiatis, Econocom reste à la porte au onzième rang.

Les clés du succès pour les fournisseurs de services IT

Pour finir, PAC montre que les acteurs les plus dynamiques du moment sont ceux qui sont les plus orientés métiers, au détriment des acteurs les plus orientés technologies. Selon PAC l’évolution de la demande conduit à des services d’infrastructures de plus en plus encapsulés dans des services applicatifs eux-mêmes de plus en plus encapsulés dans des services métiers.

Ce qui amène PAC à en conclure que pour avoir l’opportunité de monter dans la chaîne de valeur et de s’adapter aux mutations du marché, les fournisseurs de services IT doivent se positionner sur ces créneaux porteurs génériques que sont le Cloud et la transformation digitale, et surtout avoir une bonne compréhension des enjeux métiers de leurs clients en discutant directement avec leurs directions métiers.