Le nombre des transactions dans le secteur des services IT est en accélération sous l’effet conjugué de la remontée des valorisations et d’une fiscalité favorable. Décryptage Michael Azencot, directeur associé de Financière Cambon.

Michael Azencot a le sourire. Financière Cambon, le cabinet spécialisé dans les fusions-acquisitions de sociétés IT dont il est directeur associé, ne s’est jamais aussi bien porté. En 2013, il a accompagné 17 opérations (soit trois de plus qu’en 2012) pour un montant d’achat (ou de levée de fonds) cumulé d’environ 500 M€. « On enregistre une accélération nette du nombre d’entreprises qui viennent nous consulter et du nombre de mandats qui nous sont confiés », confirme Michael Azencot.

Plusieurs facteurs plus ou moins liés permettent d’expliquer cette accélération. Le plus saillant est probablement la remontée des valorisations des entreprises du secteur. Notamment dans les services informatiques. Une tendance sensible depuis six mois. « Après plus de cinq années de basses eaux autour de 5 fois leur résultat d’exploitation, les valorisations des SSII cotées reprennent des couleurs. Elles sont actuellement valorisées entre 6,5 et 7 fois leur résultat d’exploitation et on peut s’attendre à ce qu’elles évolueront rapidement vers les 8 fois leur résultat d’exploitation », constate Michael Azencot. Pour lui, cette remontée des valorisations va contribuer à fluidifier le marché. « On voit des vendeurs en position d’attente jusque-là qui redeviennent actifs et des acquéreurs dont les offres se rapprochent des valorisations de marché ».

Deux autres facteurs contribuent à la bonne santé du marché de fusions-acquisitions dans le secteur des services IT : le retour annoncé à la croissance des facturations cette année et la fiscalité. « Avec la mise en place du régime dit incitatif, la fiscalité sur les valeurs mobilières n’a jamais été aussi favorable depuis dix ans pour les entrepreneurs », souligne Michael Azencot. Un dirigeant cédant une entreprise créée ou achetée depuis moins de dix ans peut actuellement espérer bénéficier d’un taux d’imposition de l’ordre de 25% à 27%, « soit beaucoup moins que les 35% constatés en moyenne dans le cadre du régime de droit commun », juge-t-il.

Un effet démultiplié par l’instabilité fiscale de ces dernières années qui incite les vendeurs à passer à l’acte pendant que les conditions sont favorables. « Il n’y a aucune raison que la fiscalité sur les valeurs mobilières change en 2015 mais à ce jour rien n’est gravé dans le marbre », note Michael Azencot. Ce dernier note qu’à contrario, la menace d’un alourdissement de la fiscalité avait entraîné le gel des transactions en cours, déclenchant le mouvement des pigeons l’année dernière.

Evolution des valorisations moyennes des SSII cotées depuis 2007

Courbe_valorisation_SSII_cotes