Quels sont les acteurs, les offres et la dynamique de croissance qui caractérisent actuellement le marché cloud en France ? La Cloud Computing World Expo, qui se tenait cette semaine à Paris, a été l’occasion de s’en faire une idée.

Avec plus de 100 exposants, la troisième édition du Cloud Computing World Expo (ex-In The Business) qui s’est tenue ces 28 et 29 mars au CNIT de Paris La Défense, offrait un bon panorama du paysage cloud français. Un panorama représentatif mais loin d’être exhaustif. En effet, il manquait la plupart des gros acteurs (réels ou se présentant comme tel) du secteur : Google, Amazon, Orange, Steria, Bull, Microsoft, T-Systems… De même, il y avait assez peu d’éditeurs (hormis SAP, Lefebvre Software, Cordys, BMC Software…) comparativement aux acteurs orientés infrastructures.

Pour autant, on y trouvait un bon échantillon de fournisseurs d’équipements pour datacenters (HP, Eaton, Schneider Electric, EMC, Cisco…), de SSII traditionnelles (Prosodie, ITS Group, Atos…), d’hébergeurs/exploitants de datacenters (OVH, Colt, Coreye, Aspaway,…), d’intégrateurs-infogéreurs, (Cheops Technology, Flow Line, Intrinsec, Elit…) et d’opérateurs (Iliad, SFR, Neo Telecom, Jaguar Networks, Acropolis Telecom, Interoute…).

Premier bon point pour Cloud Computing World Expo : de l’avis général, cette troisième édition semble avoir tenu ses promesses en termes de fréquentation. Et ce en dépit d’un net fléchissement le deuxième jour. Même succès pour les conférences, certaines s’étant tenues à guichets fermés comme celle intitulée « PME : tirez avantage du cloud ». Une affluence qui témoigne de la santé du secteur.

Beaucoup de passage donc mais avec un bémol : le visitorat reste essentiellement composé de consultants et de prestataires IT. Ce que corobore l’organisateur : il évalue la part de l’écosystème IT à 60% de la fréquentation. Si l’événement permet de multiplier les d’échanges interprofessionnels, les les clients porteurs de projets y sont rares. « Il y a des projets mais ils viennent plutôt du côté des exposants », note l’un d’eux. « Ça reste un événement vecteur d’image et de positionnement plus que de business », confirme un autre, qui en est à sa deuxième participation.

Peu importe finalement que les opportunités détectées sur place soient peu nombreuses. Car la demande est bien là à en croire les exposants. En moyenne chacun affiche une dynamique de croissance de l’ordre de 20% par an sur le cloud. C’est certes loin des 40% annoncés pour le marché par les instituts d’étude, mais c’est déjà pas mal.

Principal levier de croissance : l’externalisation par les clients de leur système d’information. Une logique qui profite en priorité aux opérateurs, qui interconnectent les datacenters avec les sites des clients, et aux intégrateurs-infogéreurs dans la mesure où ils intègrent une part importante de conseil, de services métiers et de proximité dans leur prestation.

Une dimension conseil et services qui conduit paradoxalement ces derniers à souvent préconniser aux clients de conserver leurs infrastructures en interne. « Cela se vérifie dans trois projets sur quatre », indique Henri Abenezra, patron de l’intégrateur cloud Elit Technologies.

Autre point positif : « On n’en est plus à évangéliser les clients sur les vertus du cloud. On est rentré dans le concret », suggère Frank Dubray pdg de l’infogéreur cloud Intrinsec. Par ailleurs, la présence dans les allées du salon de fonds d’investissements à la recherche de pépites est à interprêter comme un signe de la bonne santé du marché. Enfin, les multiples annonces qui ont pu y être faites, concernant l’ouverture de nouvelles capacités d’hébergement, de nouveaux services, etc. témoignent de sa vigueur.