La crise perdure pour les entreprises du numérique (intégrateurs, SSII, sociétés de conseil ou éditeurs). C’est ce que démontre l’enquête menée par le Cinov-IT auprès de 135 TPE et PME du secteur, membres du syndicat, de ses associations affiliées ou adhérentes d’IT Partners.

Si 44% d’entre elles  déclarent pour le second semestre un chiffre d’affaires supérieur de 5% ou plus, elles sont une majorité à affirmer que ce dernier a stagné (22%) ou régressé (34%) d’au moins 5% par rapport au second semestre 2013.

Quant aux délais de paiement, ils continuent à se détériorer puisqu’une majorité des sondés (52%) constate un ralentissement des règlements. En face, à peine 8% remarquent une accélération de la procédure par rapport à 2013.

Plus inquiétant encore, si dans la moitié des cas les délais de paiement se situent entre 30 et 45 jours, dans 40% des cas, on dépasse les délais légaux.

Rien d’étonnant donc à ce que 17% (+7 points) des TPE/PME de l’IT encontrent des problèmes de trésorerie qui se répercutent sur le règlement aux fournisseurs. Heureusement, ces derniers, dans leur grande majorité (91%) n’ont pas raccourci leurs délais. Seuls 4% dd’entre eux ont cru bon de les réduire.

Concernant les embauches cette fois, 28% des entreprises interrogées ont augmenté leurs effectifs, le maximum des recrutements étant de 3 personnes, Il s’agit essentiellement de techniciens (34%), de développeurs (18%) et de commerciaux (23%). Notons toutefois que la proportion d’entreprises recrutant exclusivement en CDI a fortement chuté en un an passant de 92% à 56%.

Malgré la situation tendue, à peine 3% des répondants ont procédé à des licenciements au cours du second semestre.

Pour 2015, ces chiffres changent peu, 27% des sociétés sondées envisageant des recrutements et 5% d’entre elles prévoyant des licenciements.

Une forte méfiance à l’égard du CICE

A propos du CICE, on s’aperçoit que beaucoup d’entreprises ne connaissent pas bien ce dispositif (20%). D’autres ne l’utilisent pas par peur d’un redressement fiscal (34%).? Par ailleurs, elles sont nombreuses a penser qu’il aurait été beaucoup plus simple de baisser les charges sous certaines conditions.

L’accès au marché privé est un autre obstacle pour les entreprises du panel. Il est en effet jugé difficile par 60% des répondants. Un dossier juridique trop complexe, un refus du risque et un chiffre d’affaires exigé trop élevé sont les principales contraintes avancées. Notons à ce sujet qu’un quart des prestataires interrogés interviennent en deuxième ou troisième niveau de sous-traitance.

 » Cela dénote un fonctionnement des marchés peu favorable aux TPE PME qui représentent en France plus de 90% de la population d’entreprises « , constate le Cinov-IT, qui rappelle qu’il mène depuis trois ans une action pour optimiser les relations acheteurs/TPE PME du numérique (charte des relations interentreprises, médiation collective, partenariat CDAF…).

La situation n’est guère meilleure en ce qui concerne les relations avec le secteur public puisque ce dernier représente moins de 25% du chiffre d’affaires pour 66 des sociétés sondées. L’accès à ce marché est jugé compliqué par la majorité (64%) des entreprises. Précisons que celles travaillant en sous-traitance pour les marchés publics sont déclarées comme telles dans à peine 61% des cas. On est donc encore est loin de la transparence.