Dans sa dernière étude, IDC dessine les grands mouvements qui affecteront le marché de l’IT en 2012. Au programme : cloud, réseaux sociaux, mobilité et big data, avec de belles batailles en perspective.

 

La trêve des confiseurs approchant, les analystes sortent leurs prévisions pour l’année qui s’annonce et font le bilan de celle qui s’achève. IDC vient ainsi de publier un rapport intitulé IDC Predictions 2012 : Competing for 2020. Comme le fait remarquer le cabinet, l’année 2011 fut marquée par l’extension du cloud computing, de la mobilité, des réseaux sociaux et du big data. Ces technologies, dont le chiffre d’affaires progresse de 12% par an, devraient également marquer fortement la suite de la décennie actuelle et représenter au moins 80% des dépenses des entreprises d’ici à 2020.

 

L’année qui s’annonce devrait d’ailleurs être marquée par de belles batailles entre grands acteurs qui souhaitent dominer ces marchés. « Des entreprises comme Microsoft, HP, SAP, RIM, et autres – y compris Apple – seront à la croisée des chemins en 2012. Dès la fin de l’année, nous aurons une bonne idée de qui seront les acteurs qui voudront – ou ne voudront pas – figurer parmi les leaders de l’industrie à la fin de la décade », explique Frank Gens, analyste en chef chez IDC.

 

Avec un certain optimisme, le cabinet table sur une croissance du marché de l’IT en général de 6,9% l’année prochaine pour atteindre 1,8 mille milliards de dollars. Au moins 20% de cette somme serait tirée par les technologies qui ont remodelé le secteur (smartphones, tablettes, réseaux mobiles, réseaux sociaux et big data). Particulièrement dynamiques, les marchés émergents, pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) en tête, devraient à eux seuls représenter la moitié des dépenses. Selon IDC, la Chine devrait logiquement supplanter le Japon et devenir le second marché IT au monde au cours de l’année.

 

La compétition sera paraît-il particulièrement rude entre des acteurs de premier plan comme IBM, Microsoft, Oracle, et des challengers tels qu’Amazon, Google, Salesforce ou VMware, pour dominer le marché des plateformes de cloud computing. Le cabinet américain est ainsi persuadé que les services cloud d’Amazon dépasseront le milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2012, Google Enterprise devrait quant à lui franchir cette étape dans les 18 mois qui suivent.

 

Pour s’assurer un avantage décisif sur ce marché, ces entreprises pourraient d’ailleurs faire quelques acquisitions. Ainsi Microsoft pourrait s’offrir un fournisseur de contenu tel que Netflix, afin de disposer d’une place de marché crédible. Parmi les cibles potentielles de ces acteurs de premier plan pourraient figurer des spécialistes du SaaS et des fournisseurs d’applications tels que Workday, NetSuite et Taleo.

 

LinkedIn pourrait être racheté

 

Ces majors pourraient également faire leurs emplettes sur le marché des réseaux sociaux pour étendre leurs plateformes communautaires. Des sociétés comme LinkedIn, Spigit, BrightIdea, Attensity et Lithium sont, estime IDC, des cibles logiques pour Microsoft, IBM et Oracle. De son côté, Facebook devrait profiter de sa supériorité chez les consommateurs pour élargir son rôle de plateforme BtoC.

 

Si l’on en croit l’étude, le volume des données devrait connaître en 2012 une croissance de 48% et atteindre 2.7 zettabytes (ZB), propulsant le big data au premier plan du marché IT en 2012. Plus de 90% de ces données étant non structurées mais riches d’informations, les outils tels que les bases données in-memory et les outils de BI devraient figurer en haut de l’affiche. Et se retrouver eux aussi parmi les cibles potentielles des majors de l’IT, soucieux d’acquérir des fonctionnalités supplémentaires.

 

L’étude d’IDC fournit également d’autres indications sur l’évolution du marché IT en 2012. On apprend notamment que les dépenses engagées pour les réseaux mobiles dépasseront pour la première fois celles réservées aux réseaux fixes. On découvre également que 80% des nouvelles applications destinées aux entreprises seront déployées sur des plateformes de cloud computing, que 15% des applications mobiles seront basées sur HTML5 ou encore que des acteurs des marchés émergents tels que Huawei ou China Telecom attaqueront en force les marchés développés, y compris les Etats-Unis.