Selon des chiffres issus de l’Unedic, les SSII ont licencié plus de 10 000 salariés en 2007, soit environ le tiers du turn over qu’elles ont subi. Les motifs personnels ont été trois fois supérieurs aux motifs économiques.

 

Il y a eu 10 000 licenciements dans les SSII en 2007, soit environ 3% des effectifs de la branche révèle le Munci dans un communiqué. Des chiffres tout ce qu’il y a de plus officiels, puisqu’ils sont issus des statistiques de l’Unedic sur les motifs pour rupture de contrat de travail ayant donné lieu à une entrée en indemnisation pour les sociétés NAF 72 (SSII, éditeurs et sociétés de conseil en technologies).

 

Le Munci relève que ces chiffres sont en baisse sensible depuis 2003, année où le nombre de licenciements avait atteint 6,6% de l’effectif de la branche. Rien de surprenant à cela : en 2003, le secteur subissait encore les conséquences de l’éclatement de la bulle technologique. A l’inverse, 2007 a été marquée par des pénuries sur certains profils ayant occasionné des tensions sur les recrutements.

 

Du reste, les statistiques de l’Unedic montrent que si les licenciements économiques sont en baisse, les licenciements pour motifs personnels sont stables. Ces derniers ont ainsi été 3,5 fois supérieurs aux licenciements économiques en 2007.

 

Des chiffres anormalement élevés

 

Des chiffres « anormalement élevés dans un contexte de bonne conjoncture économique », pour le Munci. D’autant qu’ils ne prennent en compte ni les départs négociés ne donnant pas lieu à l’indemnisation chômage, ni les salariés licenciés qui retrouvent un emploi avant la période de carence. Pour d’autres, influencés par les théories managériales qui prônent qu’une bonne politique sociale suppose de supprimer au moins 5% des effectifs chaque année, ils paraîtront au contraire relativement modestes.

 

Le Munci en conclut qu’une part importante du turn over des SSII (environ 30 000 postes en 2007) n’est pas consécutif à des démissions mais à des licenciements. Une étude datant de 2006 du cabinet groupe Alpha, citée par le Munci, montre ainsi que les licenciements sont responsables de 27% des ruptures de contrats contre 40% pour les démissions (le reste étant réparti essentiellement entre les fins de CDD, les fins de période d’essai et les départs en retraite).

 

Didier Schneider, un conseiller du salarié cité par l’hebdomadaire 01 Informatique du 23 janvier, remarque pour sa part que les licenciements obéissent à de curieux cycles dans les SSII : ils sont plus fréquents en janvier-février et juin-juillet-septembre, périodes soit de renouvellement de contrats annuels, soit de clôture de comptes. Et de confirmer que les SSII licencient aussi beaucoup de « gré à gré ».