La chute est sévère. A l’issue du deuxième trimestre, Ericsson affiche un chiffre d’affaires de 54,1 milliards de couronnes suédoises (5,7 milliards d’euros), en recul de 11%, pour un bénéfice net de 1,6 milliard de couronnes (169,0 millions d’euros) en baisse de 25%.

La marge brute s’est affaissée, passant en un an de 33,2% à 32,3%, en raison d’une part plus importante des projets de couverture réseau haut débit mobile dotés de marges « hardware » plus faibles et d’une contribution plus élevée des services, explique l’équipementier suédois. A l’issue du trimestre, le flux de trésorerie provenant des activités d’exploitation était de -0.7 milliard de couronnes (-73,9 millions d’euros).

Les ventes en haut débit mobile ont continué de baisser en particulier sur les marchés connaissant des difficultés macro-économiques comme le Brésil, la Russie ou le Moyen-Orient. En Europe, l’achèvement des projets de haut débit mobile en 2015 a continué d’avoir un effet négatif sur la croissance des ventes comparé à l’an dernier.

Quelques touches de couleur cependant dans ce sombre tableau.  Le passage à la 4G a permis une croissance des ventes dans la région Asie du Sud-Est et Océanie. Certains domaines de croissance ciblés, qui représentaient 20% du chiffre d’affaires total, ont vu leurs ventes augmenter de 5% au cours du trimestre en monnaie constante. Enfin, le partenariat stratégique avec Cisco a permis de conclure plus de 30 contrats et devrait selon l’équipementier générer des ventes d’un milliard de dollars d’ici 2018.

En 2014, Ericsson avait mis en oeuvre un plan visant à économiser 9 milliards de couronnes (950,7 millions d’euros) d’ici 2017. Ce plan se poursuit « de manière satisfaisante ». Malgré tout l’équipementier va prendre un certain nombre de mesures supplémentaires afin de réduire encore les coûts. Il va ainsi tailler dans les investissements R&D dans l’IP et profiter de la nouvelle organisation de l’entreprise mise en place en juillet dans le cadre du plan actuel afin d’obtenir des gains d’efficacité. Il espère ainsi réduire les dépenses annuelles d’exploitation, hors charges de restructuration, à 53 milliards de couronnes (5,6 milliards d’euros) pour le second semestre 2017. Ces mesures se traduiront très probablement par des réductions d’effectifs. Le mois dernier, la presse suédoise évoquait des licenciements pouvant toucher jusqu’à 15.000 personnes. Ericsson ne donne aucune indication mais évoque comme on l’a vu des charges de restructuration (non chiffrées).

« Les tendances négatives enregistrées par l’industrie au premier trimestre se sont intensifiées, impactant la demande pour le haut débit mobile, particulièrement sur les marchés touchés par un environnement macro-économique faible. Nous tenons les engagements pris en termes de réduction des coûts. Toutefois, compte tenu des évolutions du marché, la direction a pris, avec le soutien du conseil d’administration, des mesures importantes pour réduire davantage les coûts », se contente de commenter dans un communiqué le président et CEO, Hans Vestberg.