Olivier Midière, président du club de l’économie numérique, a présenté 18 propositions à Éric Besson la semaine dernière. Objectif : développer l’accès des TPE au matériel et aux offres de services.

 

 

Channelnews.fr : Quel rôle doivent jouer les prestataires de services informatiques dans l’accès des TPE à l’économie numérique ?

Olivier Midière : Je pense que la clé est la transparence. Les TPE hésitent souvent à se lancer dans l’aventure du numérique car elles n’ont pas de visibilité sur la qualité des sociétés de services, tant en termes de qualité de service qu’au regard des prix pratiqués. Il y a un problème de confiance. Je pense qu’il faudrait mettre en place une certification nationale de ces prestataires. Elle serait attribuée après une formation courte qui permettrait à tous les jeunes diplômés ou les informaticiens qui se sont mis à leur compte de faire valoir à la fois un panel de compétences et un engagement sur les pratiques professionnelles et sur une grille tarifaire.

Channelnews.fr : Vous faisiez état dans vos propositions d’un offre professionnelle d’Internet haut débit proposée par les revendeurs. Cela n’existe pas déjà ?

Olivier Midière : Il faut savoir que 700 000 TPE en France n’ont pas de connexion Internet dans le cadre professionnel. Celles qui en ont se tournent bien souvent vers les offres destinées aux particuliers qui font l’objet d’un marketing de masse car il n’y aucune communication sur les offres pro. Je pense qu’il faudrait inciter les revendeurs à proposer des offres internet haut débit destinées aux professionnels. On peut imaginer que les collectivités territoriales via une délégation de service public, pourraient revendre l’accès aux infrastructures à des opérateurs régionaux. Les offres de ces acteurs locaux pourraient être proposées par les revendeurs de proximité.

Channelnews.fr : Pensez-vous que ces recommandations vont être suivies par le gouvernement et adoptée par les revendeurs ?

Olivier Midière : Je pense que les propositions qui impliquent d’importantes dépenses ne seront pas suivies. Les campagnes publicitaires, par exemple, car le gouvernement n’a pas de budget pour cela. Pour le reste, je trouve que ce qui se passe est très positif. Côté revendeurs, j’ai trouvé très difficile d’identifier des interlocuteurs. Je pense qu’il serait souhaitable qu’ils s’organisent en fédération. Personne ne les représente et ils peinent à faire valoir leur intérêts.