Fort de ses bons résultats semestriels, Econocom ne résiste pas au plaisir de se présenter en consolidateur du marché. Jean-Philippe Roesch, directeur général France répond aux questions de Channelnews.fr.

 

Channelnews.fr : Le début de l’été a été marqué par le redressement judiciaire d’Ares. En tant que concurrent, cette issue ne remet-elle pas en question votre modèle économique ?

Jean-Philippe Roesch : Non. Pour arriver à la taille qu’il avait atteinte, Ares a procédé par croissances externes successives. Mais racheter ne suffit pas. Il faut aussi intégrer. C’est sur ce point je pense qu’Ares a échoué. Autre point déterminant selon moi, Ares n’a pas fait suffisamment « variabilisé » ses coûts de distribution comme nous nous sommes employés à le faire depuis cinq ans en externalisant notre logistique aux grossistes. Cette stratégie nous a permis d’être plus résistants pour affronter les périodes difficiles. Si bien qu’aujourd’hui, nous disposons de 80 M€ de fonds propres qui nous permettent de surveiller les opportunités.

Channelnews.fr : Vous envisagez des opérations de croissance externe ?

Jean-Philippe Roesch : Oui. Nous disposons de 13 M€ de cash net de dettes au 30 juin, un management expérimenté, des résultats en hausse. Il y a actuellement de nombreuses opportunités à saisir sur le marché et à des prix attractifs.

Channelnews.fr : Pourquoi vos négociations avec Ares pour le rachat de son activité financement (Databail) n’ont pas abouti avant sa mise en redressement judiciaire ?

Jean-Philippe Roesch : Nous n’avons pas souhaité nous précipiter pour conclure mais notre intérêt pour Databail reste entier.

Channelnews.fr : Pensez-vous que les difficultés d’Ares vont vous profiter d’une manière ou d’une autre ?

Jean-Philippe Roesch : les activités d’Ares qui sont en difficulté sont ou vont être reprises. Ce n’est pas la même situation que si Ares les fermait. Pour autant, il n’y a pas de raisons que nous n’en profitions pas. A nous d’être suffisamment agressifs commercialement et innovants pour capter des clients. Nous avons beaucoup investi sur la qualité ces derniers temps – en Belgique nos services ont obtenu la meilleure satisfaction des clients selon Equa Terra – et le nombre de nos agents et ingénieurs commerciaux devrait passer de 25 à 35 en France d’ici à la fin de l’année. Nous recrutons également des ingénieurs et des techniciens sur toutes nos activités.

Channelnews.fr : Vous venez d’annoncer un résultat opérationnel en progression de près de 20% pour le premier semestre. Votre chiffre d’affaires en hausse de 5% et votre effectif est passé de 2300 à 2450 personnes. Quelles sont vos perspectives pour le second semestre en cours ?

Jean-Philippe Roesch : nous sommes à la fois confiants et vigilant. Confiants car le marché reste dynamique comme en témoignent les résultats des leaders de la high-tech. Vigilants car, nous avons constaté un certain attentisme des grands comptes. Un attentisme toutefois largement compensé par le dynamisme des PME. Et si les grands donneurs d’ordres sont effectivement plus frileux, ils n’ont pas pour autant gelé leurs investissements informatiques. Ils ont juste tendance à les différer. Ainsi, nous avons finalement engrangé cet été de nombreuses commandes issues de consultations antérieures.