Sans rompre avec la tradition, au cours de la présentation de la version autonome d’Oracle le 1er octobre dernier, Larry Ellison avait pris pour cible Amazon, jugeant Oracle 18c moins chère et plus « élastique » que l’Elastic Compute Cloud de son concurrent. Reprenant la parole deux jours après pour fournir quelques informations sur le système de détection du produit et d’évitement automatique des menaces de sécurité, le président-fondateur et directeur technique d’Oracle s’en était pris cette fois à un acteur nettement plus modeste : Splunk. Ce qui avait fait dire à un analyste « La meilleure indication que quelqu’un fait du bon travail c’est lorsque Larry Ellison s’en prend à lui ». « Ce n’est pas un simple système analytique comme Splunk. Vous pouvez utiliser Splunk pour investiguer dans les logs, mais cela s’arrête à la page d’analyse. Ils ne font pas de remise en état. Ce n’est pas un système connecté », avait notamment affirmé le CTO.

Dans un billet intitulé « Splunk riposte à Larry le ridicule », illustré d’un bateau chaviré, Doug Merritt, le CEO de Splunk a réagi vigoureusement mais avec humour sur le blog de la société. Evoquant « un manque fondamental de connaissance et de compréhension du marché de la sécurité » de la part d’Oracle, le dirigeant affirme que «  l’heure n’est pas à la rhétorique pour une entreprise battant tous les records lorsqu’il s’agit de mal servir et d’arnaquer ses clients ». Il rappelle que la plateforme Splunk a été reconnue par Gartner comme un leader en matière de sécurité et que Splunk fait partie des fondateurs de la plateforme AIOps (Artifical Intelligence for IT Operations). Après avoir répondu point par point aux différentes affirmations de Larry Ellison qu’il juge erronées (« non, Splunk n’est pas réservé aux data scientists mais à toutes sortes d’utilisateurs et offre, avec ses partenaires, des réponses adaptées aux attaques de sécurité »), Doug Merritt propose les services de sa société à Oracle. « Nous traitons depuis des années dans Splunk des données provenant de trains, d’avions et d’automobiles. Nous pouvons faire la même chose avec les données de bateaux. Nous avons une version d’essai gratuite de Splunk qui pourrait vous aider à analyser les données du bateau Oracle. Nous sommes conscients que c’est un peu tard pour cette année, mais nous serions heureux de vous aider à gagner à nouveau la Coupe de l’America la prochaine fois que vous la disputerez », conclut le billet.

Rappelons que cette année, le bateau néo-zélandais Emirates Team New-Zealand a remporté (7 points à 1) la 35ème Coupe de l’America face à Oracle Team USA, qui la détenait depuis la 33ème édition en 2010.