Pour le patron d’Ingram Micro, le rachat du grossiste par le conglomérat chinois HNA est une bonne chose qui permettra à l’entreprise de gagner des parts de marché en Chine et d’investir sans la pression de Wall Street. C’est ce qu’a raconté Alain Monié à l’occasion d’Ingram Micro One, qui se déroule en ce moment à Las Vegas, rapporte CRN.

Le grossiste californien est présent dans l’Empire du Milieu depuis 11 ans, mais malgré quelques succès, il ne parvient pas à dépasser la troisième ou la quatrième place sur ce marché de 1,4 milliard d’habitants. Alain Monié estime que le rachat de la société par un acteur local devrait changer la donne.

« Il est difficile de rencontrer du succès en Chine à cause de la concurrence et des acteurs sérieux que l’on rencontre là-bas. Dans ce contexte nous aurons la chance de devenir numéro un », a-t-il assuré aux plus de 2.000 partenaires présents. Le Français a ensuite expliqué qu’en étant détenu par un acteur privé (contrairement à sa filiale Tianjin Tianhai, HNA n’est pas coté en bourse), il était plus facile d’investir plus rapidement et de prendre plus de risques. « Etre listé à Wall Street limite votre capacité à investir rapidement dans des technologies de pointe. Devenir une filiale de HNA nous offrira les moyens d’accélérer nos investissements et de vous apporter les technologies et les modèles économiques qui, jusqu’à présent, étaient difficiles à mettre en place. »

Il a par ailleurs expliqué que le conglomérat chinois n’ayant pas d’activités comparables, Ingram Micro n’avait aucun risque d’être intégré à une autre entité. « Ce que nous allons faire, c’est optimiser leurs investissements, leur présence dans le monde dans différents secteurs et leur capacité à investir. »

Alain Monié a conclu en expliquant que depuis son arrivée à la tête d’Ingram Micro en 2012, le grossiste avait défini une stratégie d’investissement audacieuse mais qu’il lui avait été impossible d’adopter le rythme prévu. Ses tentatives d’accélération s’étaient rapidement heurtées à une réaction négative de Wall Street depuis que les investisseurs institutionnels s’attendent à voir les bénéfices entrer rapidement dans la poche des actionnaires, plutôt que d’êtres réinvestis dans la société.