Daniel Chaffraix, directeur en charge des services de conseil et de projet dans le domaine des infrastructures informatiques chez Capgemini nous explique pourquoi la SSII vient d’acquérir Artesys.

Channelnews : Vous venez de racheter Artesys, un spécialiste des infrastructures et de la gestion des services informatiques. Peut-on parler d’acquisition stratégique ?


Daniel Chaffraix : Capgemini a créé  le premier janvier dernier au niveau mondial la strategic business unit Infrastructures Services, qui est dédiée au métier des Infrastructures en tant que tel. Elle se déclin autour de l’outsourcing classique et de l’Infrastructure Information Services, une activité qui a démarré dans un certain nombre de pays.

En France, nous n’avions pas les moyens de qualité pour adresser ce marché. Nous réfléchissions aussi bien à une croissance organique qu’à une croissance externe. L’opportunité Artesys s’est alors présentée. C’est d’ailleurs un des premiers dossiers auquel je me suis intéressé. Artesys c’est 131 talents spécialisés autour de l’outillage des processus ITIL. Artesys a aussi développé des métiers encore plus proches de la transformation des data centers, du cloud enablement.

C’est un socle qui depuis 11 ans a du succès auprès des grands comptes dans toutes les industries. Son PDG, Eric Chenneveau a peu à peu bougé le curseur en direction des réseaux, de la virtualisation, de l’exploitation, etc. Il ne manque plus que la sécurité. Aujourd’hui Artesys, c’est 60% d’ITIL et 40% de datacenters.

A présent nous travaillons sur ce socle pour un développement organique ambitieux en embauchant des talents.

APX conservera-t-elle son identité propre ?


Daniel Chaffraix : Eric Chenneveau conserve le titre de directeur général d’Artesys, qui demeure en tant qu’entité au sein du groupe. Eric est un homme remarquable. Dès sa nomination, les responsables des entités ITS étrangères l’ont appelé pour connaître ses best practices.

Quelles sont ces entités étrangères ?


Daniel Chaffraix : En dehors de la France, nous opérons aux Pays-Bas, dans les pays nordiques – essentiellement en Suède-, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Nous avons également des points de fixation en Allemagne et en Espagne ainsi qu’une équipe de réalisation en Inde.

Cette structure a été montée avec des ressources provenant des autres business units du groupe et en recourant à des recrutements. Nous avons un plan d’embauches toujours aussi agressif.

Nous allons peut-être nous renforcer dans certains pays où nous sommes présents par des acquisitions très ciblées. Nous n’achetons pas du chiffre d’affaires mais un portefeuille d’activités qui correspondent à la complexité de la mise en œuvre du cloud.

Tous les acteurs produits positionnent leur offre aujourd’hui par rapport au cloud. Pour les clients, cela risque d’être une sorte de grand bazar si l’on n’y prend pas garde. Par exemple, tout le monde touche à la virtualisation mais s’arrête à 30% des priorités du cloud. Personne ne va jusqu’au bout de la question.

On s’intéresse trop au « quoi » et pas assez au « comment ». Chez Capgemini on s’intéresse aux « comment », aux projets réels de cloud privés, à la manière de faire bouger les choses sans que les curseurs de la sécurité aillent jusqu’au plafond. On ne cherche pas à être plus intelligent que tout le monde mais à aller un peu plus loin.