La part des services managés et cloud tend à s’accroître dans les revenus services de D.Fi. En cinq ans, ils sont ainsi passés de 25% des facturations services à près de 40%. Leur croissance est d’autant plus notable que l’activité services du groupe est globalement en croissance. Après avoir longtemps stagné autour de 17-18 M€, elle a sensiblement progressé ces dernières années, tangentant les 25 M€ de facturations sur l’exercice s’achevant fin mars, soit une progression de 8% en un an. Les services représentent désormais 30% du chiffre d’affaires, contre 15% il y a cinq ans.

Certes, le rachat en 2014 de Lybelys, une SSII de 4,2 M€ de chiffre d’affaires spécialisée dans l’assistance technique, a bien aidé à cette progression. Mais aujourd’hui, les revenus de l’assistance technique sont stables et ce sont clairement les services managés/cloud (+40% cette année) qui tirent seuls la croissance de l’activité services, compensant le déclin inéxorable des projets d’infrastructures (-9%), qui constitue le troisième pillier de son activités services.

Cette accélération des services managés/cloud n’est pas fortuite. Elle est le résultat de la transformation interne engagée depuis deux ans et demi par Thomas Meunier, un ex-IBM recruté en 2014 comme directeur général opérationnel en charge de la transformation du groupe.

Son initiative la plus spectaculaire a été de recruter un qualiticien et d’engager D.Fi dans une démarche de certification de l’ensemble de ses services. En moins de trois ans, la société a ainsi obtenu la certification ISO 20000, relative à la gestion des services informatiques ; la certification ISO 27001, qui valide sa capacité à gérer la sécurité et l’intégrité des données qui lui sont confiées ; et la norme ISAE 3402, qui atteste de l’existence d’un contrôle interne pour ses prestations d’externalisation des systèmes comptables et financiers de ses clients.

Outre la légitimité qu’elles installent vis-à-vis des clients, chacune de ces certifications a apporté son lot d’effets vertueux. Par exemple, l’ISO 27001 a poussé la société à bâtir « une véritable équipe sécurité, réseaux et télécoms », comme l’explique Thomas Meunier. Une démarche qui lui a donné l’opportunité de muscler son expertise dans ces domaines, de nouer des relations avec de nouveaux partenaires tels que Fortinet ou Cisco et de nourrir sa réflexion dans la création de nouveaux services managés/cloud.

Ainsi, en complément de son centre de services, qui assure les prestations traditionnelles de support, de supervision et de management, D.Fi a développé deux offres d’infrastructures sous forme de services, l’une basée sur une plateforme IBM i, baptisée Cloud Power D.Fi, l’autre, Cloud Open, reposant sur la technologie VMware. Toutes deux sont opérationnelles depuis une petite année. Depuis quelques semaines, la société propose également une offre de backup as a service, autour des technologies Veritas et IBM, et elle prépare pour ce premier semestre 2017 une offre de tierce maintenance applicative autour des grands ERP du marché (Infor, SAP, Oracle).

L’ISO 27001 a également poussé D.Fi à recruter en décembre dernier un directeur de la protection de la donnée (ou DPO pour Data Protection Officer). Un poste confié à Marc Chaput. C’est lui qui, en lien avec la CNIL, est chargé de préparer la mise en application en mai 2018 de la RGPD (Réglementation générale relative à la protection des données) qui s’appliquera à toutes les entreprises.

Cette transformation de D.Fi s’illustre également par le changement de dénomination de ses pôles de compétences traditionnels stockage et serveurs qui deviennent des practice lines Data management et infrastructures complexes & convergentes. Son pôle de compétences mobilité a été  réorienté et rebaptisé applications et expérience utilisateurs. Cette réorientation a été l’occasion là encore de développer (ou redévelopper) des partenariats étroits avec des marques telles que Microsoft, Citrix et VMware (parties Airwatch et vCloud Air Network).

Sur l’exercice 2017, qui démarre début avril, D.Fi prévoit de poursuivre sa transformation en musclant encore ses équipes services. L’entreprise devrait ainsi accroître leur effectif de 10%, ce qui devrait l’amener à près de 190 collaborateurs dédiés services.