Ericsson a une santé fragile. C’est ce que montrent les résultats trimestriels publiés par l’équipementier télécoms suédois. Le chiffre d’affaires atteint péniblement 52,2 milliards de couronnes suédoises (5,69 milliards d’euros), en baisse de 2% sur un an.

La firme de Stockholm a vu ses ventes progresser en Amérique du Nord, en Chine et dans le sud-est de l’Asie. Cela n’a pas suffi à compenser le déclin constaté en Europe, toujours affectée par des difficultés économiques, une situation que le continent partage avec certains pays émergents.

La marge brute recule, passant de 35,4% à 33,3%. En revanche la marge opérationnelle progresse tirée par les activités réseaux, ce qui permet au bénéfice opérationnel et au bénéfice net de progresser, ce dernier, en hausse de 45% (grâce aussi à des mesures d’économies), s’établissant à 2,1 milliards de couronnes (229 millions d’euros). La trésorerie, qui passe en un an de -5,9 milliards de couronnes à -2,4 milliards de couronnes (262 millions d’euros), s’améliore nettement mais reste négative.

Confronté à ces résultats fragiles le CEO, Hans Vestberg, a décidé de réagir. « Nous ne sommes pas satisfaits de l’évolution de ces dernières années en termes de croissance et de profitabilité », explique-t-il dans un communiqué. « Nous annonçons aujourd’hui de nouvelles actions afin d’accélérer la réalisation de notre stratégie et d’insuffler encore plus d’efficacité et de croissance au sein de l’entreprise. »

Pour commencer, va s’ajouter au programme d’économies de 9 milliards de couronnes par an annoncé l’an dernier, de nouvelles mesures afin d’ajuster les activités d’Ericsson aux volumes actuels de projets haut débit mobiles. Les charges de restructuration planifiées pour 2016 sont en conséquence revues à la hausse et devraient atteindre entre 4 et 5 milliards de couronnes, contre 3 à 4 milliards de couronnes prévus précédemment. Ce qui laisse augurer de nouveaux départs.

Par ailleurs une vaste restructuration vise à rendre l’entreprise plus agile afin de lutter plus efficacement contre un Huawei de plus en plus menaçant et un Nokia revigoré. Cinq business units vont ainsi voir le jour le 1er juillet prochain. Deux BU consacrées aux réseaux seront créées, l’une consacrée aux produits (BU Network Products), et l’autre aux services (BU Network Services), De la même manière deux autres unités se focaliseront sur l’IT et le cloud (BU IT & Cloud Products et BU IT & Cloud Services). Une cinquième BU Media se consacrera au go-to-market des précédentes. S’ajoutera à ces 5 BU un Customer Group Industry and Society qui s’adressera à différents marchés verticaux (énergie, transport…).

Précisons que la BU IT & Cloud Services sera confiée au Français Jean-Philippe Poirault, un ancien haut-responsable de chez Alcatel-Lucent.