Pour la première fois depuis 2012, Computacenter France a renoué avec une activité profitable. Sur l’exercice 2016 clos fin décembre, son résultat d’exploitation a atteint 3,5 M€ contre un résultat négatif de -2,2 M€ sur l’exercice précédent. Les comptes n’ayant pas été clôturés, le résultat net n’a pas encore été établi. Mais quel qu’il soit, ce résultat d’exploitation positif est déjà une grande satisfaction pour Computacenter France qui commence à voir le bout d’une restructuration qui dure depuis près de quatre ans et qui l’aura profondément transformé.

A l’issue de l’intégration de Top Info en 2012, Computacenter France comptait en effet 1.800 collaborateurs pour plus de 591 M€ de chiffre d’affaires. Quatre ans plus tard, l’effectif est revenu à 1.460 personnes – quasiment son niveau d’avant Top Info – et le chiffre d’affaires est redescendu à 495 M€, soit près de 100 M€ de revenus perdus sur la période (soit -16,2% dont -9,7% pour le seul exercice 2016). Dans le même temps, Computacenter France a complètement revu son positionnement, abandonnant les entreprises de taille intermédiaires pour se recentrer sur les 500 plus grands comptes français. En deux ans, l’entreprise aura ainsi fermé une centaine de comptes jugés insuffisamment rentables, ne conservant que 250 clients actifs, selon Lieven Bergmans, DG de Computacenter France.

Beaucoup de choses ont changé également en termes d’organisation. Le management local a été réduit à la portion congrue au profit d’un management centralisé à l’échelle du groupe. La plupart des directions métiers, notamment les services, les ressources humaines, les achats, la gouvernance, le marketing, la qualité se sont européanisées, et mutualisent une partie de leurs ressources. Les outils et les process se sont aussi européanisés. Par exemple, les revues fournisseurs sont beaucoup plus détaillées qu’elles ne l’étaient auparavant et les informations sont désormais partagées par les différentes filiales, explique Lieven Bergmans. La gouvernance de la marge a également été revue pour une meilleure maîtrise.

Dans le domaine des services, cette mutualisation à l’échelle européenne s’est traduite par la mise en place d’un grand centre de services à Montpellier, mais également l’ouverture de centres à Dallas (pour les activités US de ses clients) et bientôt à Mexico. De fait, Computacenter France semble engranger les premiers résultats de cette « standardisation des meilleures pratiques », selon les termes de son communiqué de presse. Alors que son activité services, en baisse de 2,6% sur l’exercice 2016, reste plombée par les services professionnels (déploiements, migrations…), les services managés (services contractuels), qui représentent les quatre cinquièmes de ses 84,5 M€ de revenus services, sont non seulement redevenus profitables mais ont recommencé à progresser, avec une croissance de 1,5% sur la même période.

Computacenter France a notamment bénéficié de la signature de deux contrats importants : l’un avec Dassault, et l’autre avec un important fabricant de pneumatiques. Encore en cours d’implémentation – ils seront pleinement opérationnels qu’au cours du 1er semestre 2017 – ces contrats ont permis d’augmenter la valeur des contrats de services de 19,6% sur 2016. Et si ces implémentations se déroulent correctement, qu’il parvient à renouveler les contrats existants arrivant à échéance en 2017 et qu’il gagne de nouveaux clients, Computacenter peut espérer une croissance de 25% de la valeur de ses contrats de services en 2017.

Ce retour à la croissance constaté en 2016 sur les services managés, Computacenter France l’anticipe désormais pour ses activités services professionnels et distribution en 2017. La filiale française du groupe de distribution et de services IT vise une croissance de 6% de l’ensemble de ses revenus en 2017 et mise pour cela sur le renforcement de ses compétences datacenters, Cloud, sécurité, mobilité et réseaux. Une petite dizaine de postes de « solution specialists » (ingénieurs avant-vente) sont à pourvoir ainsi qu’une quinzaine de postes de consultants (dédiés à la mise en œuvre des projets), détaille Lieven Bergmans.

Computacenter France espère ainsi faire évoluer son mix solutions réseaux et datacenter à 35% de ses revenus négoce contre 30% en 2016. La récente signature d’un important accord-cadre avec la centrale d’achat publique pour les établissements de santé UniHA portant sur des infrastructures serveurs et stockage devrait y contribuer. De même, la signature en parallèle d’un important projet de migration Windows 10 avec un grand compte du secteur public annonce un début de reconquête dans les services professionnels.