Cisco souhaite se réorienter sur ses activités à plus forte croissance a expliqué en substance l’équipementier pour justifier les 5.500 nouvelles suppressions de postes annoncées ce mercredi. De fait, la croissance du groupe a marqué un coup d’arrêt sur l’exercice clos fin juillet. Le chiffre d’affaires a stagné à 49,2 milliards de dollars et il a même légèrement reculé (-2%) sur le dernier trimestre. Les routeurs, l’une de ses activités historiques qui pèse encore 15% de ses revenus, est en décroissance de 6% sur le dernier trimestre et de 4% sur l’année. Un déclin atribué à la faiblesse du marché des fournisseurs de services (« services providers »). Autre activité en déclin : ses services vidéo, qui reculent de 12% sur le trimestre. Et même son activité datacenter accuse une baisse de régime avec des revenus qui se tassent de 1% sur le trimestre.

Le plan de restructuration va permettre à Cisco « d’optimiser [sa] base de coûts dans les zones à faible croissance de [son] portefeuille d’activités », a expliqué le groupe dans son communiqué. L’objectif affiché étant de « réinvestir les économies ainsi réalisées dans des domaines prioritaires comme la sécurité, les objets connectés, la prochaine génération de centres de données et le Cloud ». Mais pas question pour autant de « désinvestir [du] cœur de business de l’entreprise historique que sont les routeurs et les commutateurs. Nous voulons juste nous assurer que nos investissements sont proportionnels à nos opportunités de croissance », a déclaré Chuck Robbins, le PDG de Cisco, lors de sa conférence téléphonique avec les analystes, rapporte CRN.

Ce n’est pas la première vague de licenciements annoncée par Cisco. Entre 2011 et 2014, pas moins de 17.800 suppressions de postes ont déjà été annoncées. À chaque fois, Cisco a profité de la publication de ses résultats annuels pour annoncer les coupes. Du reste, si les suppressions de postes ont été nombreuses, l’effectif total a finalement peu fluctué en cinq ans : l’entreprise compte actuellement 73.100 employés (dont 1.200 en France), soit exactement le même nombre qu’en 2011.

Du reste, malgré l’ampleur des licenciements annoncés, tout n’est pas décevant dans les résultats de Cisco. D’abord le résultat net est en hausse de 20% à 10,7 milliards de dollars. Sur le quatrième trimestre, le bénéfice par action est même meilleur qu’attendu par les analystes, à 63 cents au lieu de 60. Ensuite, son activité commutation, qui reste ultra-majoritaire (30% du chiffre d’affaires total), a rebondi de 2% au quatrième trimestre après avoir décliné au deuxième et troisième trimestre. Sur l’année, elle est stable.

Autres motifs de satisfaction : ses activités collaboration et sécurité sont en forte progression. La première, qui représente désormais 8,8% de ses revenus, est en croissance de 9% sur l’année et 6% sur le trimestre. La seconde a progressé de 13% sur l’année, à 1,96 milliards de dollars, et même 16% sur le trimestre. Elle représente désormais 3,9% de ses revenus totaux. Le groupe a d’ailleurs précisé que son plan de restructuration prévoyait notamment de rapprocher encore un peu plus la sécurité de son cœur de business et de mettre davantage l’accent sur la mise en place de règles, sur l’orchestration et sur la gestion depuis le Cloud pour l’ensemble de son portfolio.

Sur l’ensemble de l’exercice, son activité datacenter, qui pèse désormais 7,8% de ses revenus, reste bien orientée avec une progression de 5%. Au passage, le groupe s’est félicité du succès de sa solution hyperconvergée HyperFlex, adoptée par plus de 500 clients, dont plus d’un quart non utilisateurs de sa plateforme UCS jusque-là, a précisé le groupe lors de sa conférence téléphonique. Enfin, les services – 24,3% du CA – sont en croissance de 5% sur l’année.

Pour son premier trimestre fiscal, qui a démarré le 1er août, Cisco prévoit une stagnation de ses revenus (entre -% et +1%) et un bénéfice par action de 59 cents.