L’ambiance est de plus en plus détestable au sein du groupe SFR-Numericable. On avait déjà eu des échos de l’inquiétude qui règne chez l’opérateur, le directeur général Michel Paulin ayant annoncé un plan de départs volontaires dont l’ampleur n’est toujours pas connues.

A présent, c’est l’entité SFR Business Solutions (ex-Telindus) qui hausse le ton pour s’opposer à l’alignement de la prime d’intéressement de 8% à 10% sur celle du groupe qui représente un peu plus de 2% du salaire. Pour combler ce manque à gagner, les salariés demandent des compensations. Devant le refus de la direction, ils se sont mis en grève mercredi 15. Une grève apparemment très suivie – syndicat majoritaire, la CFDT évoque le chiffre de 70% – qui a été reconduite ce jeudi. Direction et syndicats devaient se rencontrer cet après-midi. En fonction du résultat des discussions, les salariés seront appelé à poursuivre le mouvement ou pas.

A la CFDT on compte notamment sur la réaction des clients – essentiellement des grands comptes – privés de services de maintenance et de support, pour peser sur les négociations. D’autant que parmi ces clients figure le réseau global de SFR, ce qui pourrait avoir une incidence sur l’ensemble de la clientèle de l’opérateur. « S’il y a des incidents non réparés sur le backbone, cela peut avoir une incidence sur la qualité du réseau de SFR pour les utilisateurs grand public », a expliqué à Silicon, Arnaud Waterkeyn, délégué syndical de la CFDT.

Comme le rappellent nos confrères, ce mouvement cristallise à l’inquiétude plus globale qui règne au sein des équipes constituées en grande partie d’ingénieurs. « Le groupe est en train de nous faire passer d’un métier de sur-mesure pour les grands comptes à des offres packagées construites à l’avance dans le modèle opérateurs et de cible clients en nous orientant vers les PME. » « Des offres plus rentables », explique Arnaud Waterkeyn qui dénonce « un manque d’accompagnement, de dialogue social, de prise en compte des spécificités« .