Placé en redressement judiciaire en juin 2012, le revendeur du Loiret vient d’obtenir la validation de son plan de continuation, après seulement dix mois de procédure.


Fait rarissime, le revendeur de Saint-Jean-de-Braye (45) a obtenu sa sortie de procédure de redressement judiciaire dix mois seulement après son déclenchement. Une belle victoire que la société entend fêter dignement à la fin du mois avec ses clients et fournisseurs, en même temps que ses trente années d’existence.

Gérard Gilbert, son dirigeant ne souhaite pas trop s’étendre sur les circonstances ayant conduit à cette procédure collective, ni sur le montant du passif, ni sur les modalités du plan de continuation par apurement du passif validé par le tribunal de commerce. Tout au plus évoque-t-il des réductions de charges ayant conduit au départ de deux personnes sur un effectif de treize. Quant à la dette, la majorité sera remboursée sur dix ans et le reste sur quatre ans moyennant une décote de 40%.

Gérard Gilbert accepte néanmoins de livrer quelques-uns des nombreux enseignements qu’il a retirés de son expérience afin de montrer qu’il est possible de s’en sortir. Revenant sur le déclenchement de la procédure collective, il se reproche rétrospectivement d’avoir été trop transparent avec ses banquiers. Voyant à l’époque sa trésorerie se tendre pour cause de marges déclinantes, il croit bien faire en les convoquant à une réunion pour leur demander leur soutien en précisant qu’il est prêt à réinjecter des fonds. Mauvaise pioche : non seulement, ils refusent mais ils s’empressent de lui couper les vivre en annulant leurs découverts autorisés.

Du coup, ce qu’il n’a pu obtenir des banques, il le prendra d’une autre manière en décidant de se placer en redressement judiciaire. « Il s’agit d’un véritable acte de gestion et il ne faut pas hésiter à charger la barque au maximum », conseille-t-il. Des leçons qu’il apprend du conseiller qu’il a sollicité pour l’occasion. Une démarche qu’il recommande vivement et, si possible, à titre préventif : « il vaut mieux payer des conseillers que des honoraires de règlement judiciaire ».

Parmi les facteurs qui ont contribué à la réussite du redressement d’Ammi.DSI, Gérard Gilbert cite également le soutien de l’équipe, qui est restée mobilisée jusqu’au bout et qui a permis de tenir les objectifs pendant la période d’observation, et celui des clients, dont « pas un ne lui a retiré sa confiance ». La société a ainsi bouclé son exercice 2012 sur un chiffre d’affaires quasiment stable par rapport à 2011 (à 2,3 M€ contre 2,5 M€). Dernière recommandation : rester combatif.

Pour le reste, l’entreprise a semble-t-il bénéficé de son ancienneté et de sa popularité auprès de ses clients. « Nous avons toujours eu pour philosophie la satisfaction de nos clients et nous n’y avons pas dérogé, même pendant le RJ », observe Gérard Gilbert. Une confiance inébranlable que ses fournisseurs sont en revanche loin de lui avoir témoignés. À l’exception de René-Luc Caillaud d’ETC et de Terra Computers, cela a été silence radio de leur part, regrette-t-il.