Le fabricant de semi-conducteurs de Corbeil-Essonnes est de nouveau dans la tourmente. En cessation de paiements depuis début juillet, après que l’Etat, son principal créancier, l’a assigné en justice pour récupérer sa dette de 70 M€, l’entreprise de 1.000 salariés a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris ce jeudi 4 août. Déjà au bord de la faillite en 2010, l’entreprise avait alors été reprise par l’homme d’affaires Yazid Sabeg, par ailleurs président du Conseil d’administration de CS, aidé du FSI (Fonds stratégique d’investissement), intégré depuis dans Bpifrance, du fonds qatari Qatari Diar et de Serge Dassault. Mais Yazid Sabeg n’a jamais réussi à redresser l’entreprise, qui a cumulé 174 M€ de pertes depuis sa reprise, selon Le Figaro.

Altis a préféré le redressement judiciaire plutôt que de passer sous le contrôle de X-Fab, un concurrent allemand réalisant 400 M€ de chiffre d’affaires annuel avec 2.500 salariés. Celui-ci avait déposé dès le 8 juin une offre de reprise pour l’euro symbolique dans laquelle il s’engageait à préserver l’ensemble des emplois et à réinjecter 100 M€ d’investissements sur dix ans, dont 30 M€ immédiatement. Altis semble aussi intéresser le chinois SMIC, cinquième fabricant mondial de semi-conducteurs, qui se serait manifesté en début de semaine sans déposer d’offre ferme, selon le journal Le Monde.