En misant très tôt sur l’interconnexion des réseaux d’initiative privés et l’hébergement de proximité, Adista (ex-RMI), s’est assuré une croissance profitable et durable. Explications de son directeur marketing, Philippe Paci.


Channelnews : Adista et Cienum ont annoncé leur fusion la semaine dernière. Pourquoi cette opération ?

Philippe Paci : Nos deux sociétés ont la même vision du business et de l’avenir fondée sur les services hébergés. Nous exerçons le même métier mais nous l’avons abordé différemment. Eux ont une approche très orientée hébergement de solutions verticales avec une forte composante développement (une activité qui mobilise plus d’un tiers de l’effectif). Ils proposent des packages complets tout infogérés incluant la connectivité, les logiciels métiers, la téléphonie, les outils collaboratifs, les services Web… à des clients de secteurs spécifiques comme la métallurgie et l’industrie mécanique…

De notre côté, nous avons développé très tôt notre propre épine dorsale (longue de 10.000 km) ainsi que de nombreux services télécoms complémentaires de type faisceaux hertziens et satellitaires. Mais nous n’allions pas jusqu’à l’exploitation des applicatifs métiers, nous contentant des couches réseaux et infrastructures. Nous allons donc développer cette approche packagée et bénéficier de l’agrément santé dont ils bénéficient sur l’un de leurs datacenters.

Nous avons également des complémentarités géographiques : basés à Saint-Etienne (où nous sommes déjà), ils sont aussi présents en Haute-Loire (Le Puy-en-Velay) et dans le Cher (Bourges), ce qui devrait porter à 21 le nombre de nos points de présence à l’échelle nationale contre 19 jusque là.

Quelle forme va prendre cette fusion ?

Philippe Paci : Nous allons procéder par échanges d’actions dans un premier temps puis nous rapprocherons nos deux entités d’ici à la fin de l’année par absorption de l’une par l’autre. Leur actuel PDG, Guillaume Beyens, devient d’ores et déjà directeur général adjoint d’Adista. L’effectif du nouvel ensemble dépassera les 240 salariés.

Avec Cienum, les projections de chiffre d’affaires sont de 51 M€ en 2014. Mais avant même ce rachat, Adista anticipe un chiffre d’affaires de 37 M€ pour l’exercice 2013 qui se termine fin août, soit une progression de plus de 20% pour la sixième année consécutive. Comment parvenez-vous à progresser de manière aussi régulière et significative, sachant qu’après des pertes en 2008, 2009 et 2010, la société est revenue à la profitabilité à partir de 2011, dégageant même près 4% de résultat net en 2012 ?

Philippe Paci : Les dirigeants d’Adista ont compris très tôt le potentiel des Réseaux d’initiative privés (RIP) et de l’économie de services numériques qui en découle. Notre modèle est fondé sur ces RIP. Adista a développé son propre réseau fibre en Lorraine dès le début des années 2000 et s’est lancée dans son maillage national à partir de 2007. Aujourd’hui, nous sommes interconnectés avec 70 d’entre eux et nous sommes très avancés sur ce métier d’opérateur dans l’exploitation de Réseaux d’initiative privés. C’est l’expérience que nous avons amassé dans ce métier combinée celle de nos métiers d’intégrateur systèmes et d’hébergeur qui nous vaut cette croissance ininterrompue depuis six ans.

Vous insistez beaucoup sur la notion de proximité. Vous vous définissez par exemple comme premier opérateur national de proximité.

Philippe Paci : C’est en effet un aspect central de notre métier. Plus on externalise les services IT des entreprises et plus celles-ci ont besoin d’une présence locale. Depuis quelques temps, nous avons commencé à mettre en place des ressources dédiés dans les agences chargées de faire l’interface entre nos clients et nos salles technique et de veiller à ce que les services délivrés soient conformes à ce qui est attendu. Nous sommes en train de généraliser ces profils à toutes nos agences.

Vous avez récemment déménagé les équipes du siège de Maxéville Saint-Jacques 1 dans de nouveaux locaux afin de réaménager le site vacant en datacenter. Où en est ce projet ?

Philippe Paci : Le déménagement à eu lieu en janvier dernier. Une cinquantaine de salariés ont rejoint le plateau de 680 m2 que nous avons à quelques centaines de mètres du site historique. Celui-ci va être réaménagé pendant l’été en datacenter d’une capacité de 380 KW.. Nous venons de publier notrte cahier des charges techniques. Les travaux devraient être achevés à la fin de l’été. Cela portera à 7 le nombre de datacenter que compte désormais le groupe en incluant les quatre datacenters qu’apporte Cienum.