Face à l’échec du plan de continuation du mainteneur multimarque, le tribunal de commerce de Versailles a relancé le plan de cession entamé en juin dernier. La reprise se joue entre Solutions 30 et Verdoso Industries.

 

A&O, l’ex-filiale maintenance d’EDS, est en passe de changer de mains pour la troisième fois en cinq ans dans le cadre d’un plan de cession. Deux candidats sont en lice pour sa reprise. Le premier est la société cotée Solutions 30, spécialisée dans le dépannage sur site, le second est l’actuel dg, Grégoire Fanneau de la Horie, soutenu par la société financière Verdoso Industries, spécialisée dans les retournements et les entreprises en restructuration.

Le premier a présenté une offre supérieure au second tant en termes financiers qu’en termes sociaux. Solutions 30 propose ainsi près de 8 M€ (dont 6 M€ en reprise de dette sociale), soit 2 M€ de mieux que Verdoso Industries, et offre de reprendre 424 personnes salariées sur un total de 440, contre 380 pour la partie adverse. L’offre de Solutions 30 ne manque pas non plus d’atouts sur le plan industriel, tant les synergies semblent évidentes entre les deux sociétés. A&O  dispose ainsi de sa propre logistique et d’ateliers intégrés quand Solutions 30 sous-traite ces tâches.

Pourtant, le comité d’entreprise d’A&O a inexplicablement donné un avis négatif au projet de Solutions 30. Un avis, qui plus est, contesté en interne par les salariés. Devant le refus du CE d’organiser une consultation, ces derniers ont organisé leur propre enquête dans laquelle il est apparu que 78% des 131 répondants étaient pour le projet Solutions 30.

Contacté pour justifier le choix du CE, Christian Badoc, son secrétaire, nous a adressé une fin de non recevoir. De même la direction n’a pas donné suite à notre demande d’entretien pour en savoir plus sur son projet industriel. Seuls éléments tangibles, la société qui, après de 18 mois de restructuration, a vu ses effectifs fondre de 850 à 440 salariés et ses revenus passer de 80 à 40 M€, table sur un chiffre d’affaires stable pour l’exercice en cours.

Malgré l’avis négatif du CE, le tribunal de Versailles devrait en toute logique privilégier l’offre la mieux-disante socialement. Mais ce dernier semble pris de doute : alors que le délibéré devait être rendu aujourd’hui, celui-ci a été repoussé au 5 avril sans explication. Des éléments nouveaux de nature à modifier l’issue du jugement seraient-ils apparus ? Réponse le 5 avril.

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