Les 1700 salariés français de la filiale services IT de BT France dénoncent un début d’hémorragie des compétences, alors que le groupe a annoncé 5.000 suppressions d’emplois au sein de cette division.

 

Les salariés de BT Services, la filiale services d’infrastructures IT de BT France née de la fusion de BTIC, Net2S et Cyber Networks, ne cachent plus leur exaspération. Moins de trois mois après leur regroupement effectif dans une seule entité juridique, ils menacent de monter au créneau pour faire entendre leur colère.

 

« La situation est délicate voire grave, n’hésite pas à déclarer un délégué syndical de l’entreprise. On nous avait promis une amélioration de nos conditions de travail dans le cadre la fusion juridique, c’est tout le contraire qui est en train de se produire ».

 

Le délégué syndical dénonce pèle mêle des regroupements géographiques qui se font au détriment des salariés concernés, une gestion financière des ressources humaines, une communication interne exclusivement en anglais qui a pour effet d’exclure une partie de l’effectif de la vie de l’entreprise…

 

Mais plus fondamentalement c’est d’une absence de véritable stratégie industrielle et d’une incompréhension des métiers des services informatiques que souffrirait l’entreprise. « L’argumentation autour de la crise masque en réalité des problèmes plus profonds ». La conséquence ne se serait pas fait attendre, l’hémorragie de compétences aurait déjà commencé.

 

« On nous assure que la France ne sera pas touchée par les 5.000 suppressions d’emplois annoncées au sein de BT Global Services, poursuit notre délégué syndical, mais en pratique on constate une flambée des licenciements individuels et des démissions ». Un phénomène dont les organisations syndicales sont encore incapables de mesurer l’ampleur, la direction ne jouant pas le jeu du dialogue social, d’après notre interlocuteur.